L'enquête de Santé publique France a rendu ses premières conclusions. C'est bien la pollution du réseau d'eau potable qui est à l'origine de 267 cas de gastro-entérite aiguë survenus en avril 2019, à Breuil-le-Sec dans l'Oise. Une enquête judiciaire est en cours.
À Breuil-le-Sec, près de Clermont dans l'Oise, les habitants s'en souviennent encore. Fin avril 2019, plusieurs d'entre eux sont pris de diarrhées et de vomissements. En moins de deux jours, plus de 20 personnes sont malades, dont 8 ont dû être hospitalisées.
Dès le 24 avril, des plaintes de coloration de l'eau avaient été déposées mais ce n'est qu'au bout de quatre jours, que les habitants de la commune apprendront que l'eau potable est impropre à la consommation. Un dysfonctionnement de la station d'épuration serait à l'origine de ces maux.
Deux ans d'enquête
Deux ans plus tard, les doutes sont confirmés. Les conclusions de l'enquête environnementale mettent à jour un raccordement accidentel d'une eau industrielle sur le réseau d'eau potable, créant des retours d'eaux usées dans le réseau.
Le rapport précise que "l'épidémie a été remarquable par son ampleur et sa sévérité". La bactérie identifiée était de la famille des Campylobacter. Le bilan final porte à 267 personnes touchées par l'infection. Aucun décès n'est à déplorer.
Poursuites judicaires
En avril 2020, le Regroupement des organismes de sauvegarde de l'Oise (Roso), a porté plainte contre l'exploitant (Suez Eau France).
"L'enquête judiciaire en cours, devra déterminer les responsabilités des différents acteurs et responsables de la distribution de l'eau potable ainsi que les manques avérés au code de la santé publique" précise Dider Malé, président de l'association.
Dès mai 2019, Suez Eau France présentait ses excuses et annonçait une procédure d'indemnisations des habitants à hauteur d'une centaine d'euros par foyers contaminés.
À Breuil-le-Sec, le calme est revenu. Avant que l'eau ne soit remise en service, l'exploitant a doté la station d'épuration d'un disconnecteur pour éviter le refoulement qui peut aboutir à un mélange des eaux usées et de l'eau potable.
"La qualité de l'eau est parfaite et on a des analyses plus régulières, tous les 15 jours à tous les mois, rassure Denis Dupuis. Je ne dirais pas que la confiance de la population est revenue à 100%. Évidemment qu'on n'oublie pas mais ici, les gens sont passés à autre chose".
Programmé bien avant l'incident, le transfert de station vers Breuil-le-Vert se fera comme prévu. Les travaux sont en cours.