Dans notre journal télévisé Ici 19/20, lundi 29 avril, Caroline Cayeux, présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis a justifié le choix du consortium Bouygues-Egis comme nouveau gestionnaire de l'aéroport de Beauvais-Tillé. Son ambition est de transformer l'infrastructure en "aéroport vert". Une formule qui crée encore plus de turbulences dans l'atmosphère du Beauvaisis.
La formule "aéroport vert", employée par Caroline Cayeux, présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis, pour défendre le choix du consortium Bouygues-Egis comme nouveau gestionnaire de l'aéroport de Beauvais-Tillé, ne passe pas du tout chez le conseiller régional écologiste Gil Mettai . "C'est une aberration intellectuelle de mettre ces deux mots côte à côte !" L'élu de l'Oise s'adresse à la présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis : "Un aéroport vert, vous voyez cela où à part dans vos rêves ?"
C'est une aberration intellectuelle de mettre ces deux mots côte à côte !
Gil Mettai, conseiller régional écologiste
Dans notre journal télévisé Ici 19/20 du lundi 29 avril, Caroline Cayeux assume complètement cette formule : "On a l’ambition d’un aéroport vert avec des parkings respectueux de l’environnement avec un certain nombre d’objectifs que nous avons fixés dans le cahier des charges pour justement améliorer la qualité de l’environnement."
Des infrastructures respectueuses de l'environnement ?
La maire (SE) de Tillé, Catherine Martin, qui s'oppose à l'augmentation du nombre de mouvements par jour fixé à 45 000 par jour d'ici 10 ans, n'est pas du tout convaincue par la formule employée par Caroline Cayeux : "L’aéroport vert, c’est juste pour les bâtiments et les parkings qui seront végétalisés. Ce ne sera pas assez pour compenser la pollution des avions, surtout que l'on n'est pas prêt de voir voler des avions avec des technologies non polluantes !"
La présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis plaide pour un développement maîtrisé de la plateforme, même en choisissant l’offre de Bouygues-Egis qui est la plus ambitieuse. Elle assure à la population qu'il y aura bien un plafonnement raisonnable. "Il y avait à la fois les financements les plus sécurisés, l’ambition environnementale la plus qualitative et aussi un contrat plafonnant à 45 000 mouvements !", justifie-t-elle.
Ils ne s’arrêteront pas à 45 000 mouvements ! Affirmer cela est un mensonge !
Dominique Lazarski, présidente de l'association Adera
Une annonce qui ne convainc pas du tout la présidente de l'association Adera, Dominique Lazarski : "Ils ne s’arrêteront pas à 45 000 mouvements ! Affirmer cela est un mensonge ! Ce n'est pas un vrai plafonnement, c'est un seuil. Ils peuvent très bien renégocier le contrat avec un avenant dans cinq ans et revoir le seuil à la hausse !"
Un manque de cohérence pour les opposants
La représentante des riverains va même jusqu'à proposer, pour s'assurer de la bonne foi de Caroline Cayeux et du consortium Bouygues-Egis, de demander au ministre des Transports de mettre en place un arrêté ministériel assurant le plafonnement définitif à 45 000 mouvements par jour.
Du côté de la mairie de Tillé, Catherine Martin pointe du doigt le manque de cohérence de la politique de la communauté d'agglomération du Beauvaisis. "Caroline Cayeux prône la préservation du patrimoine naturel avec le projet d’Atlas de la biodiversité communale, tandis qu'elle augmente le nombre de mouvements aggravant la pollution avec les particules fines et le rejet de CO2."
L'élu écologiste Gil Mettai va plus loin dans sa réflexion sur la course au développement économique : "L'électeur est très sensible à la création d'emploi qui passe devant la question écologique. Pour les décideurs publics, c'est très difficile de résister à l'appel d'un potentiel essor économique local ! Tout cela est systémique. ll faudrait repenser le modèle du tourisme. Pour changer cela, seul le vote écologiste peut vraiment bousculer l'ordre établi."