Le jeune homme de 18 ans a été condamné mercredi à de la prison avec sursis. Il était accusé d'avoir agressé un professeur du lycée Corot de Beauvais dans l'enceinte de l'établissement.
Le jeune homme de 18 ans a été jugé en comparution immédiate mercredi à Beauvais pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail. Déclaré coupable, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de 2 ans. Une peine assortie d'une obligation de travail et de formation. Il devra en outre indemniser sa victime à hauteur de 3.000 euros.
Il était accusé d'avoir frappé d'un coup de poing un professeur du lycée Corot de Beauvais dans l'enceinte de l'établissement.
Une histoire de bonnet
Les faits se sont produits au lycée professionnel Jean-Baptiste Corot, situé dans le quartier Saint-Jean à Beauvais, réputé sensible. Ce mardi matin, un élève aurait porté plusieurs coups aux visages à un professeur d'architecture, provoquant une fracture de la mâchoire et entraînant 15 jours d'incapacité totale de travail.D'après les premiers éléments, l'altercation aurait commencé quand, à l'intercours, le professeur "a demandé à un élève de retirer son bonnet alors qu'il se trouvait dans un couloir de l'établissement. L'élève a retiré son bonnet en manifestant son mécontentement et le professeur lui a demandé s'il y avait un problème. L'élève a alors porté plusieurs coups de poing au visage de l'enseignant", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Beauvais, Florent Boura.
Mais lors du procès, deux versions se sont opposées. Selon l'élève, le professeur lui aurait asséné un coup de genou. Un geste auquel il a répliqué par un coup de poing. Des lycéens témoins de la scène nous ont par ailleurs assuré que l'enseignant l'avait bousculé. Ce que ce dernier a réfuté.
Un climat délétère
Pour le moment, le directeur académique ne s'est pas exprimé sur le sujet, mais a communiqué son soutien aux enseignants. "On travaille dans un établissement qui connaît la violence depuis le début de l'année, qu'elle soit verbale ou physique, mais là on est arrivés à un point de non-retour", déplore une professeure du lycée. "Se faire fracasser le visage pour un bonnet, ça n'était jamais arrivé."
Droit de retrait
Les enseignants, choqués, ont exercé leur droit de retrait et cessé de faire cours à partir de 10h30, mais ils ont décidé de rester sur place pour pouvoir échanger entre eux et avec les élèves sur cet événement grave. "On s'inquiète de voir que nos conditions de travail se dégradent au fil des mois. (...) Nous avons eu des agressions verbales, et quelques agressions physiques, qui se sont soldées par des conseils de discipline, des exclusions, et des plaintes déposées au commissariat."L'enseignante souligne néanmoins la réactivité de la direction, qui a rapidement isolé l'élève en attendant l'intervention des forces de l'ordre, et qui a apporté son soutien à l'ensemble de l'équipe pédagogique.
Le jeune lycéen n'avait pas d'antécédent judiciaire.