Deux laboratoires privés de Beauvais, dans l’Oise, ont mis en place des drives pour tester les personnes présentant des symptômes du Covid-19. Pour le moment, cette campagne de dépistage est réservée en priorité aux professionnels de santé.
Sur le parking du laboratoire Rigallois-Cerballiance, les voitures roulent au pas, en file indienne. Depuis une semaine, les soignants présentant des symptômes du Covid-19 défilent pour se faire tester. Chaque après-midi, jusqu'à 15 personnes se présentent devant les biologistes.
Ces derniers font alors des prélèvements à travers la fenêtre du véhicule en glissant un écouvillon dans le nez du patient. "Les soignants veulent savoir s'ils peuvent reprendre le travail ou s'assurer qu'ils ne risquent pas de contaminer leurs patients" précise Philippe Miara, médecin biologiste.
Dans ce laboratoire, les tests sont réservés aux professionnels de santé qui doivent auparavant prendre rendez-vous par téléphone et décrire leurs symptômes à un biologiste. Au total, cinq spécialistes effectuent les prélèvements, qui sont ensuite envoyés à Paris pour analyse. "On essaye de tenir un délai de 24h pour donner les résultats" ajoute Philippe Miara.
Les soignants prioritaires
Dans le centre-ville de Beauvais, le laboratoire Biolam connait le même succès : le drive-test a ouvert le vendredi 27 mars et tous les créneaux de la semaine suivante sont déjà réservés. "Dans certains cas, nous pouvons tester des personnes à risque qui présentent des symptômes mais la priorité est donnée aux soignants" explique Johan Joly, médecin biologiste. Le laboratoire n’effectue les tests qu’entre 10 et 13 heures pour rationner les équipements de protection.Sur la place des Halles, des barrières métalliques guident les voitures jusqu’au lieu de prélèvement. Une fois garé, le malade prévient le laboratoire par téléphone et c’est à ce moment-là que Johan (ou son collègue) sort sur le parking, vêtu de sur-blouse, masque et lunettes. La police municipale encadre le dispositif. "C’est vrai que les riverains sont assez inquiets quand ils voient les patients défiler et les biologistes équipés avec leurs blouses bleues. Mais les soignants sont vraiment soulagés d’être testés, reconnaît Johan. Ils sont un peu résignés car ils savent qu’ils peuvent tomber malade, mais leur plus grande crainte, c’est de contaminer leurs patients".
Pour répondre à la demande grandissante des professionnels de santé, d’autres dispositifs similaires sont en préparation en Picardie. À Salouël, près d’Amiens, le laboratoire Biolam ouvrira son drive-test mercredi 1er avril.