En juin 2019, elle avait été exclue de La République en Marche (LREM) pour ses propos à l'encontre de la PMA. Agnès Thill, députée de la 2e circonscription de l'Oise rejoint aujourd'hui le groupe UDI et Indépendants à l'Assemblée Nationale.
"À l'Assemblée Nationale, être sans étiquette, c'est une vraie faiblesse", confie Agnès Thill, au téléphone. Ce lundi 22 juin, la député de la 2e circonscription de l'Oise a annoncé qu'elle rejoignait le groupe UDI et Indépendants à l'Assemblée Nationale.
Exclue de LREM l'année dernière
Souvenez-vous, il y a tout juste un ans, en juin 2019, Agnès Thill était exclue de La République En marche. Le parti présidentiel lui reprochait ses prises de positions contre la Procréation Médicalement Assistée (PMA), mesure phare du projet de loi bioéthique, porté par le gouvernement. Depuis, l'élue de l'Oise siégeait à l'Assemblée en tant que non-inscrite.
"Aujourd'hui je rejoins le groupe UDI et Indépendants, mais sans être encartée, explique-t-elle. Je serai du côté des indépendants". À l'approche de l'examen de la loi bioéthique en deuxième lecture, prévu en juillet, Agnès Thill souhaite avoir plus de poids à l'Assemblée Nationale. "Figurez-vous qu'on a un temps de parole de seulement 30 minutes pour l'ensemble des non-inscrits. Autrement dit, on n'existe pas. En étant dans un groupe, j'aurais plus de temps pour défendre mes idées", argumente la directrice d'école, qui a mis son activité de côté pendant la durée de son mandat.
Virage à droite
Agnès Thill, fille d'ouvrier, a été "bercée par la SFIO". C'est au Parti Socialiste qu'elle découvre la politique en 1981. En 2016, séduite par le discours d'Emmanuel Macron, elle décide de s'engager à ses côtés. Elle est investie dans la deuxième circonscription de l'Oise.
Aujourd'hui, même si elle ne "souhaite pas trahir LREM et ses électeurs", Agnès Thill ne se reconnait plus dans le parti présidentiel. "Ce qu’ils ont fait avec moi, c’était totalement sectaire. Je ne suis même pas déçue, on a tous été pris par des mensonges. Quand on veut être un peu à gauche et un peu à droite, personne n’est content. Résultat ça favorise les extrêmes".
Un virage à droite assumée pour Agnès Thill : "L’école reflète la société. C’est elle qui m’a peu à peu conduit vers la droite. J’ai travaillé en ZEP, en école rurale... En 30 ans, j'ai vu le niveau scolaire se dégrader".
Soif de liberté
En rejoignant le groupe parlementaire UDI et Indépendants, Agnès Thill espère pouvoir profiter de sa liberté. "J'ai rencontré Jean-Christophe Lagarde [président de l'UDI]. Il connait mes positions et les accepte", assure-t-elle.
Agnès Thill aurait pu rejoindre les rangs des Républicains avec qui elle peut partager quelques idées. "Parmi mes électeurs, il y a beaucoup de gens de gauche, qui ont voté pour François Hollande comme moi. J'aurais eu l'impression de les trahir", se défend-elle.
LREM c'est un leurre
Quand on lui demande si elle se considère désormais dans l'opposition, la députée de l'Oise se retourne encore une fois vers sa liberté : "Je suis à la fois dans l'opposition et dans la majorité. Je suis du parti du Bon Sens, clame-t-elle. S'il faut s'opposer au gouvernement je le ferai. Comme je saluerai les bonnes initiatives".
"Aujourd'hui la majorité est tellement puissante qu'elle peut tout faire. Il faut un poids capable de les freiner et d'alerter quand ce qu'ils font ce n'est pas bien". Elle en profite pour critiquer la gestion interne du parti créé par Emmanuel Macron en 2016. "LREM c'est un leurre. Dimanche dernier Emmanuel Macron nous fait un discours 'A', régalien, plutôt à droite. Mais les ministres et la majorité ont le discours 'B'. Les Castaner, Schiappa et Ndiaye, ce sont tous ces gens de gauche au gouvernement, qui le soutiennent". Ambiance.