Après une journée de procès au tribunal de Beauvais, le jeune homme de 20 ans a été reconnu coupable. Il écope d'une condamnation à 8 mois de prison ferme et 16 mois de sursis. Fin mai, il avait violemment percuté un petit garçon de 8 ans en cherchant à échapper à un contrôle de police.
"Je ne voulais pas me faire arrêter". Au guidon d'une moto cross interdite à la circulation sur la voie publique et non assurée, achetée deux mois plus tôt, le jeune homme de 20 ans a choisi la fuite face à un contrôle de police dans le quartier Argentine. Une décision qu'il dit regretter : "J'ai fait quelque chose de grave, et sur un petit garçon en plus". Reconnu coupable de blessures involontaires, circulation avec un véhicule non homologué, défaut d'assurance et rébellion contre deux des trois agents de police présents, il devra purger une peine de huit mois de prison ferme.
Dix jours d'hospitalisation pour le petit garçon
Les jours de Léo ne sont plus en danger, mais son quotidien reste bouleversé par la convalescence. En plein été, ses blessures le privent d'activité extérieures. Sa famille aussi accuse le coup d'une scène traumatisante : "Il y a des moments où on ne s'y attend pas, et ça nous revient", déclare son père à l'audience.
Le 28 mai, le petit garçon de 8 ans est violemment percuté par le chauffard. Après un déjeuner, la famille rejoint sa voiture quand la moto fait irruption sur la chaussée. Si le pire est évité, Léo est trainé sur plusieurs mètres et doit être hospitalisé en état d'urgence absolue, victime de contusions, de brûlures et de deux fractures crâniennes. S'ensuivent dix jours d'hospitalisation et trente jours d'incapacité totale de travail.
Une sanction sévère, pour "faire réfléchir"
À la barre, les proches de la victime tiennent un discours d'apaisement : "On a failli perdre notre enfant, on ne souhaite pas la prison mais quelque chose qui le fasse réfléchir". Inconnu des services de police, le jeune homme a reconnu les faits et a présenté ses excuses à toutes les étapes du procès. Accompagné de sa famille, il les a renouvelées au cours de cette journée d'audience.
À l'issue de l'annonce de la condamnation, 8 mois de prison ferme et 16 mois de sursis, l'avocat de la famille salue "une peine juste". La défense évoque de son côté des réquisitions sévères - le parquet avait demandé deux ans de prison ferme - et une peine exemplaire, supérieure à la jurisprudence dans ce genre d'affaires. Elle regrette aussi des propos excessifs et l'expression de "rodéo urbain", inadapté à la situation. À l'époque, le maire de Beauvais avait notamment désigné les faits en ces termes.
La peine s'accompagne d'une annulation de son permis de conduire et l'interdiction de conduire pendant huit mois. Le jeune homme sera aussi dans l'obligation de chercher un travail ou une formation et effectuera sa peine sous bracelet électronique. Il a indiqué avoir renoncé à faire appel de cette décision.
Avec Marine Lesprit / FTV