La sénatrice socialiste de l’Oise est à l’initiative d’une tribune publiée mercredi 29 juillet sur Médiapart. Laurence Rossignol et plus de 160 élus des Hauts-de-France y témoignent leur refus de soutenir l’actuel ministre de l’Intérieur visé par une plainte pour viol.
La nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l’Intérieur n’a pas fini de diviser. Visé par une plainte pour viol et pointé du doigt par les associations féministes, ce dernier avait reçu le soutien de nombreux élus des Hauts-de-France, le 20 juillet dernier. Neuf jours plus tard, c’est au tour de Laurence Rossignol et de plus de 160 élus de la région de faire entendre un tout autre discours.
Nous aussi sommes élus des #HautsDeFrance mais nous pensons que le soutien inconditionnel apporté à G.Darmanin nuit à lutte contre les violences faites aux femmes et à l’image de notre région @EmilieTherouin @martine_filleul @jlbricout https://t.co/MgOsnJiCQz
— Laurence Rossignol (@laurossignol) July 29, 2020
Dans une tribune postée sur le site de Médiapart, la sénatrice de l’Oise et les signataires -des élus majoritairement issus de la gauche- dévoilent une position ferme et sans équivoque posée dès le titre : "Nous sommes pour la présomption d’innocence, mais nous n’apportons pas notre soutien à Gérald Darmanin."
L'actuel ministre de l'Intérieur a été mis en cause à deux reprises par des femmes qui relatent des relations sexuelles obtenues par des promesses d’intervention à l’occasion de demandes formulées auprès de Monsieur Darmanin. À cette étape, et dans l’affaire toujours couverte par une enquête préliminaire, les relations sexuelles ne semblent pas contestées (…) Quelle que soit la future qualification pénale des faits, nous considérons que la nomination de M. Darmanin comme ministre de l’Intérieur pose un problème déontologique, éthique et politique.
Les élus concluent leur tribune en appuyant que la région Hauts-de-France "n'est pas solidaire des hommes qui profitent des femmes", mais "solidaire des femmes qui combattent pour leur dignité".