Le neveu d'Olivier Dassault est arrivé en tête du premier tour de l'élection législative partielle organisée ce dimanche dans la première circonscription de l'Oise, mais la participation extraordinairement faible lui impose un second tour face à la candidate du Rassemblement national.
La famille Dassault est bien partie pour conserver son bastion politique conquis en 1957. Victor Habert-Dassault, choisi par sa tante et immédiatement investi par Les Républicains pour succéder à son défunt oncle Olivier Dassault, est arrivé largement en tête du premier tour de l'élection législative organisée ce dimanche dans les 153 communes de la première circonscription de l'Oise.
Malgré son parachutage - il est né et a grandi à Paris -, l'avocat de 28 ans, qui a vanté les valeurs de son oncle et axé sa courte campagne sur l'agriculture et la sécurité, a recueilli 58,44% des suffrages exprimés (15,04% des inscrits), selon les résultats définitifs communiqués par la préfecture.
La famille Dassault, manifestement confiante, a passé la soirée dans sa permanence beauvaisienne, entourée de nombreux maires, tandis que ses proches saluaient la victoire annoncée.
Beauvais et pour le Beauvaisis et, une nouvelle fois, saluer la qualité du travail mené au cours de ses années de mandat.
— Caroline Cayeux (@carolinecayeux) May 30, 2021
Je suis très heureuse pour Victor Habert-Dassault qui sort en tête de ce 1er tour. Il faut évidemment pondérer ce résultat au regard du taux de participation
Il y a une bonne nouvelle aujourd’hui : Victor Habert Dassault sort en tête de ce premier tour #LegislativesPartielles #Oise ?félicitations à lui ?
— Agnès Thill (@ThillAgnes) May 30, 2021
Félicitations Victor Habert Dassault pour ce magnifique résultat qui va porter dimanche prochain un jeune et brillant député à l’assemblée nationale
— Eric Ciotti (@ECiotti) May 30, 2021
C’est aussi un formidable hommage à la mémoire et à l’action de mon ami Olivier Dassault#LegislativePartielle pic.twitter.com/aS3EnG9DHN
Seul 1 électeur sur 4 s'est déplacé
Les résultats définitifs n'ont été publiés qu'au milieu de la nuit, après que tous les maires ont déposé leurs enveloppes en préfecture, où les candidats RN et LREM ont été aperçus. L'extraordinairement faible participation a probablement rendu le recomptage manuel des votes particulièrement épineux.
La participation n'atteint que 26,41%, presque moitié moins qu'aux législatives de 2017. Moins de 22 000 électeurs se sont déplacés, quand plus de 60 000 autres ont manqué à l'appel.
Force était de constater qu'en ce dimanche post-confinement très ensoleillé, les terrasses du centre-ville étaient bien plus remplies que les urnes. "On votait aujourd'hui ?", s'étonnait une cliente. "On a tendance à oublier", confiait un autre. "Ça ne m'intéresse pas", lâchait encore un Beauvaisien.
Pour son entrée en politique, Victor Habert-Dassault devra donc passer par un second tour, car la participation est si faible que ses voix récoltées représentent moins de 25% des électeurs inscrits sur les listes électorales, condition absolue pour être élu dès le premier tour.
Le RN au second tour
Pour se qualifier au second tour, les candidats devaient convaincre au moins 12,5% des inscrits ou, à défaut, finir premier ou deuxième du premier tour.
Ainsi, Victor Habert-Dassault étant le seul à avoir franchi ce seuil, il sera confronté, dimanche 6 juin, à la candidate du Rassemblement national Claire Marais-Beuil, arrivée deuxième avec 15,27% des suffrages exprimés.
"Dans un contexte peu propice, il faudra aller chercher, dès demain, toutes les voix (pour Victor Habert)", tweete la maire de Beauvais Caroline Cayeux, assurant que "rien n'est joué". Le président de région Xavier Bertrand lui apporte également son soutien.
La candidate de gauche Roxane Lundy est coiffée au poteau : à 12,31%, pour seulement 626 voix d'écart avec Claire Marais-Beuil, elle est troisième et n'accède donc pas au second tour. Les autres impétrants sont davantage distancés : Karim Lamaaizi (La République en marche) à 4,57% ; Axelle Latrasse (écologiste) à 3,17% ; Dominique Renard (Debout la France) à 3,13% ; Renée Potchtovik (Lutte ouvrière) à 1,99% ; et Thomas Joly (Parti de la France) à 1,14%.
Dans seulement un an, les cartes seront redistribuées. Après la présidentielle, la circonscription sera en effet, comme toutes les autres, soumise aux véritables élections législatives, qui renouvèleront toute l'assemblée nationale. En attendant, l'abstention record pour cette législative partielle semble de bien mauvaise augure pour les départementales et régionales de juin.