Treize ans après la mort violente d'Arnaud Lepage en sortie de boîte de nuit, le procès s'ouvre à Beauvais

Suspecté d'avoir donné la mort au jeune Arnaud Lepage en 2011, un ex-videur d'une boîte de nuit de Beauvais comparaît à partir du lundi 23 septembre devant la cour d'assises de l'Oise. Treize ans après les faits, le procès est attendu de longue date par la famille.

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Presque treize ans jour pour jour après la mort d'Arnaud Lepage, un procès consacré à l'affaire va s'ouvrir à Beauvais. L'homme suspecté d'avoir porté les coups au jeune Beauvaisien comparaît à partir de ce lundi 23 septembre devant la cour d'assises de l'Oise pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et "non-assistance à personne en danger".

Six autres personnes devront aussi répondre de ce dernier chef d'accusation : le patron de la boîte de nuit où les coups ont été donnés, son fils qui officiait comme videur, et quatre amis d'Arnaud Lepage.

Victime d'un traumatisme crânien

La cour va s'attacher à comprendre ce qu'il s'est passé dans la nuit du 23 au 24 septembre 2011. Ce soir-là, Arnaud Lepage, 19 ans, ouvrier intérimaire chez Ramery à Beauvais, est victime de violents coups à l'intérieur de la discothèque le Calypso, en bordure de la ville.

Rentré au foyer de jeunes travailleurs dans lequel il logeait, le jeune homme est découvert sans vie au petit matin du samedi 24 septembre par un de ses amis. Selon les médecins-légistes, il est décédé d'un traumatisme crânien ayant entraîné une hémorragie interne.

Les enquêteurs suspectent rapidement le videur de la boîte de nuit, Azelarab A., qui est placé en garde à vue et mis en examen, puis placé en détention provisoire le 26 septembre à Fresnes (Val-de-Marne). Un de ses collègues est également placé en garde à vue pour non-assistance, mais il est libéré faute de charges à son encontre.

Il conteste les faits

Le suspect est libéré pour raison de santé au bout de deux mois et placé sous contrôle judiciaire. Replacé en détention pour non-respect de ce régime en 2012, il est finalement relâché, toujours sous contrôle judiciaire, dans l'attente d'être jugé.

Azelarab A. conteste toujours les faits, malgré les expertises médicales : il aurait voulu raccompagner Arnaud Lepage à l'extérieur, où celui-ci serait tombé, sa tête heurtant le sol.

Une reconstitution a eu organisée au Calypso en 2013. "Il a eu la tête balancée contre une porte en acier. Ça, ça ne fait plus aucun doute pour les légistes : Arnaud est décédé des séquelles de ces coups", tranche la grand-mère d'Arnaud, Raymonde Lejeune. Les grands-parents ont organisé une marche blanche en 2012 pour les 20 ans de leur petit-fils, puis posé une stèle devant la boîte de nuit. Celle-ci avait été vandalisée, déplacée, puis finalement découpée à la disqueuse et volée en 2017.

"Notre sort c'est ça, on est là, on pleure tous les jours, mais il n'y a personne, on nous ignore. Les victimes, on ne s'en occupe pas. Si c'est la justice française...", déplorait en janvier 2023 Alain Lejeune, son grand-père. Arnaud était leur seul petit-fils, avec sa femme Raymonde. "Le suspect vit une vie normale. Nous, on a pris perpèt' dans cette affaire", considère cette dernière.

Le procès, qui réunira sept accusés, se déroulera toute la semaine du 23 au 27 septembre.

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