Brexit - "Je me sens rayé de la carte" : témoignages de Britanniques de Picardie

Ce vendredi 31 janvier marque la fin de 47 ans de relations entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne. A partir du 1er février, les Britanniques ne seront plus européens. Un changement de statut qui inquiète les britanniques qui habitent en Picardie. 

"C’est un événement dont je me souviendrais, pour le reste de mes jours", admet Joe Barnard, un Britannique qui vit et travaille à Senlis. A partir de samedi 1er février, le Royaume-Uni ne fera plus partie de l'Union Européenne. 47 ans après l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté Économique Européenne en 1973. 

Privé de droit de vote

Un divorce, qui laisse oprhelin des milliers de Britanniques qui vivent dans les pays de l'Unions Européenne. Et ils sont nombreux, ces Anglais, à avoir quitté leur pays pour s'installer en France et notamment en Picardie. "Je suis très déçu  par la décision de mes compatriotes", analyse Nicholas Sansbury, arrivé en France il y a 20 ans pour des raisons professionelles. 

"Depuis mon départ du Royaume-Uni il y a vingt ans avec ma famille, je ne peux plus voter dans mon pays. Pour les prochaines élections municipales en France dans deux mois, je n'aurais pas non plus le droit de vote. Je suis totalement sorti du processus démocratique", regrette celui qui vit désormais à Beauvais dans l'Oise.
  
En tant que citoyen européen, il avait jusqu'à présent le droit de participer aux élections locales en France. Avec le Brexit, tous les Britanniques perdent la citoyenneté européenne, même pour ceux qui vivent dans les pays de l'UE. 

Par cette situation, il se sent "rayé de la carte". "Quand on vit dans un pays démocratique, on souhaite participer aux suffrages. Donc oui ça me dérange", s'indigne-t-il. 
 

Privé de droit de vote, il va franchir le pas et demander la nationalité française "dans les semaines à venir". "On a déjà fait les tests de la langue française. Nous avons réunis les documents nécessaires. Il faut y ajouter les justificatifs, pour prouver que nous habitons bien ici depuis 20 ans. Et puis il faut apprendre le livret de citoyenneté, pour savoir ce qu’il s’est passé dans notre pays d’adoption."

Même volonté du côté de Joe, pas réellement rassuré par sa situation future : "Je me sens un peu nerveux. J’ai demandé comment faire pour avoir la nationalité française. Les politiciens nous disent qu’on peut rester en France, qu’on n’aura pas besoin d’une carte de visite, mais encore, je ne sais pas si je peux avoir confiance en ça."

"On n’y croyait pas, c’est arrivé"

"C'est un jour important ! Je vais raccompagner ma femme à la frontière", plaisante Pascal Aubert, pacsé à Jenny Barnard, une illustratrice britannique. Aujourd'hui, ils vivent tous les deux à Senlis. "Rien en change vraiment dans notre vie de tous les jours, reprend-t-il avec un peu plus de sérieux. Mais c'est quelque chose d'important pour nous. Il y a le jour d’avant et le jour d’après. Aujourd’hui, c’est le jour J. On n’y croyait pas, c’est arrivé, est-ce que c’est le moment de se rassurer ou de s’inquiéter ?
 
"Ce n'est pas particulièrement un jour spécial, répond sa compagne Jenny Barnard, qui a quitté le Royaume-Uni en 2004, par amour. J'habite en France depuis plusieurs années, ce n'est pas un grand changement pour moi." Le couple espère que les démarches seront facilitées grâce à leur pacs. "Un peu d’inquiétude. Est-ce qu’il va falloir un visa, une carte verte, un permis de séjour ?"

Pour l'illustratice qui avait voté pour le "remain", la sortie de l'UE est une triste nouvelle pour l'avenir de son pays : "La création de l’Union Européenne découle du désire des nations de vivre dans la paix et l’harmonie. C’est important que l’on reste tous ensemble. Les nations d’Europe sont meilleures ensemble."


 
 
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