Pour pallier le manque de structures médicales, le département de l'Oise a mis en place un bus qui propose des dépistages de la Covid-19 aux habitants des villages les plus isolés. En deux jours, déjà plus de 150 personnes se sont fait tester dans quatre communes de la Picardie Verte.
À Saint-Omer-en-Chaussée, c'est une solution bien pratique pour les personnes venues passer le test de la Covid-19. "J'habite à 2 kilomètres d'ici, cela m'évite d'aller jusqu'à Beauvais", confie une habitante. "J'ai déjà fait le test deux fois, à Beauvais et à Amiens, mais c'est vrai qu'ici cela m'évite de prendre rendez-vous, c'est bien plus rapide pour moi", affirme un autre résident de la commune.
Le bus anti-covid mis en place par le département de l'Oise sillonne depuis lundi 11 janvier les communes du territoire de la Picardie Verte, dans le canton de Grandvilliers, puis à partir de mercredi 13 janvier une vingtaine de communes à l’est du canton de Nanteuil-le-Haudouin et dans le sud du Valois. Des zones identifiées comme étant particulièrement touchées par la désertification médicale. "Il y a déjà des initiatives dans les villes, mais dans la campagne c'est très compliqué parce que l'on a plein de petits villages qui n'ont pas le train ni le bus et les personnes sont parfois un peu isolées. Il y avait donc une vrai demande. On se devait d'aller vers ses personnes", indique Nadège Lefebvre présidente du conseil départemental.
Ici, le dépistage se fait sans rendez-vous et sans ordonnance. Il suffit simplement de se présenter muni d’une carte vitale et d’un masque. Pour la procédure, rien de bien différent par rapport à un test effectué en laboratoire. "Nous avons été formés par le laboratoire de Beauvais, explique Aurélie Hamon, l'infirmière qui réalise les tests. Nous avons toutes les protections à notre disposition. C'est le matériel du laboratoire donc c'est exactement pareil." Les prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire de Beauvais pour analyse et les résultats sont donnés dans les 48h.
Une solution pour la vaccination ?
Ce service unique dans les Hauts-de-France serait-il également une solution pour vacciner le plus grand monde ? La présidente du conseil départemental n'exclut pas l'idée. "J'ai eu une discussion avec la préfète et le fait d'avoir un bus qui puisse se déplacer dans la campagne c'est quelque chose qui l'intéresse. Si nous avons l'autorisation pour le faire nous irons dans ces zones plus reculées", affirme Nadège Lefebvre.
Cette campagne de vaccination pourrait alors débuter après la campagne de test. "Dans l'immédiat, je suis dans l'attente du protocole pour que l'on puisse travailler avec nos services", indique-t-elle. Il faudrait alors veiller à ce qu'un médecin soit présent lors de chaque déplacement. "La vaccination peut être effectuée par des infirmiers mais il faut qu'il y ait un médecin avec eux notamment en cas d'allergie", explique la présidente du département.
En attendant, le bus anti-covid poursuit sa tournée jusqu'au 26 janvier.