Canal Seine-Nord Europe. Une municipalité s'oppose aux aménagements routiers : "Ils ne tiennent pas compte de la ville ni de nos intérêts"

Dans le cadre de la construction du canal Seine-Nord Europe (CSNE), qui doit permettre de relier Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord), certains axes routiers doivent être modifiés. Problème : sur les 62 franchissements routiers, proposés par la société du CSNE, certains entraînent de longs travaux et ne font pas l'unanimité.

Patrice Carvalho, maire de Thourotte, dans l'Oise, veut se faire entendre. L'édile a décidé d'organiser une conférence de presse, ce lundi 16 octobre2023, afin d'expliquer pourquoi son conseil municipal a voté une délibération, le 9 octobre dernier, refusant l’aménagement proposé pour enjamber le canal Seine-Nord Europe, une fois que l'ouvrage traversera la commune.

"Ils veulent faire deux franchissements dont une route à 7 mètres de haut et dont le tracé est en "U" ! Je n’arrive même pas à savoir pourquoi", déplore Patrice Carvalho, maire de Thourotte. 

Moi, je ne propose pas un projet avec plus de dépenses. Juste une ligne droite pour rejoindre Le Plessis-Brion/Montmacq et sans danger !

Patrice Carvalho

Maire de Thourotte

"C’est scandaleux ! Depuis le départ, je suis pour ce projet. Mais là, ils ne tiennent pas compte de la ville ni de nos intérêts", souffle celui qui est également président de la communauté de communes des Deux Vallées.

La société du CSNE "à l'écoute" du territoire

Contactée, la société du canal Seine-Nord Europe (CSNE) déplore qu'il n'y ait pas de consensus local, mais rappelle que le principe de deux franchissements a été acté lors de la déclaration d'utilité publique en 2008 ainsi qu'en 2020, lors d'une enquête publique environnementale.

"Il n'y a pas de difficulté en termes de sécurité. Le département de l'Oise, qui est en charge de cette compétence, l'a validé", affirme Pierre-Yves Biet, directeur de la CSNE. "De tels ouvrages en forme de "fer à cheval" existent ailleurs. À Ribécourt par exemple, au-dessus de la voie ferrée, il y a un ouvrage du même type et qui fonctionne."

La direction de ce projet, estimé à plus de 5 milliards d'euros, tient à rassurer. "Notre position est de faire avancer le projet de la manière la plus sereine possible, avec un dialogue qui se poursuit et des rencontres régulières", conclut Pierre-Yves Biet.

Une départementale coupée un an

Dans l’Oise, plus précisément dans le secteur 1 du projet, les travaux ont déjà commencé. Depuis le 18 septembre et jusqu’à l’automne 2024, la route départementale 66 est par exemple fermée entre Montmacq et Cambronne-lès-Ribécourt.

Pour le nouveau tracé, deux ponts doivent être démolis et trois nouveaux créés. "Ils permettront à la RD 66 d’enjamber successivement la rivière Oise, le futur Canal Seine-Nord Europe puis le canal latéral à l’Oise", explique la société du CSNE sur son site internet.

Rémy Cuelle, maire de Montmacq, a connaissance de ces travaux depuis un an et les accepte. L'édile reconnaît tout de même qu’ils entraineront quelques désagréments : "Ça pose certains problèmes qui sont pas inéluctables, mais gênants au niveau de la vie actuelle des Montmacquois, pour aller aux commerces de Ribécourt par exemple, le ramassage scolaire entre autres et la vie de tous les jours", expliquait-il le 13 septembre dernier.

Le canal Seine-Nord Europe, 107 kilomètres de long et 54 mètres de large, devrait voir le jour d’ici 2030.

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