Une journée dédiée à la reconversion des chevaux de course avait lieu samedi 11 septembre à Chantilly. L'occasion de découvrir le travail de l'association Au-delà des pistes qui œuvre pour que les pur-sang aient une seconde vie à la fin de leur carrière.
Ce sont souvent des chevaux aux carrières impressionnantes, qui, après avoir foulé les pistes des hippodromes du monde entier, se retirent de la compétition comme de véritables athlètes. Seulement aujourd'hui, existe-t-il une seconde vie pour les chevaux de courses ?
L'association Au-delà des pistes, créée en 2016, s'efforce de montrer que la reconversion de ces chevaux est possible en accompagnant les centres de réhabilitation et en faisant la promotion de ses actions auprès du grand public.
C'est dans ce cadre là, qu'une journée dédiée à la reconversion du cheval s'est déroulée samedi 11 septembre à Chantilly dans l'Oise. L'occasion de faire découvrir toutes les possibilités qui s'offrent aux équidés après la fin de leur carrière comme, le dressage, le saut d'obstacles, le horse-ball ou le polo.
De multiples possibilités de reconvertion
Les chevaux de courses peuvent avoir une carrière plus ou moins longue en fonction de leur discipline et de leurs performances. "Un cheval de plat peut continuer à courir jusqu'à 5 ou 6 ans et les chevaux d'obstacles jusqu'à 12 ans, mais ils peuvent parfois être très jeunes, avoir trois ou quatre ans", affirme Nemone Routh, trésorière de l'association Au-delà des pistes.
D'où la nécessité de penser à la suite. "En général, les meilleurs chevaux de courses sont réservés à l'élevage pour de la reproduction, en particulier les femelles, ou alors ils sont rachetés par leurs cavaliers d'entraînement. Le stéréotype du camion qui part à la boucherie est assez désuet à vrai dire", confie Carole Desmetz, responsable communication et événementiel de l'association.
Une fois pris en charge dans un centre de réhabilitation, plusieurs possibilités s'offrent ainsi à eux, avec pourquoi pas à la clé le début d'une nouvelle carrière. "On a sélectionné 25 structures en France qui s'occupent de cette reconversion, certaines sont spécialisées dans la convalescence, d'autres en horse-ball ou en concours complet. Certaines sont aussi des centres de formation pour les élèves moniteurs, les pur-sang se prêtent d'ailleurs très bien à ce jeu-là", détaille Carole Desmetz.
"On leur fait comprendre que c'est pour eux que l'on fait ça"
Une phase d'adaptation et de transition est ainsi nécessaire pour réapprendre certains codes. "Dans un premier temps, il faut faire un check-up complet des chevaux pour voir s'il y a des choses qui se sont passées durant les courses et pouvoir ainsi entamer une bonne reconversion. Ensuite, il faut reprendre les bases, comme pour un jeune cheval, explique Charlotte Jean-Jean, cavalière de concours complet et de dressage au centre de réhabilitation des écuries de la Boissière en Seine-et-Marne. Ce sont des chevaux qui s'adaptent bien à tout, qui sont très intelligents, donc une fois qu'on leur fait comprendre que c'est pour eux que l'on fait ça, ils peuvent aller très loin. Parfois on ne fait même pas la différence entre un réformé de course et un selle français qui a la même éducation."
Contrairement à certains a priori, le cheval de course s'avérerait ainsi très malléable et accepterait sans difficulté cette nouvelle activité. "On se dit toujours que les chevaux de course peuvent être un peu chauds ou compliqués. En fait, c'est tout le contraire, comme ils ont été sollicités très jeunes ce sont des chevaux aptes à comprendre très vite ce qu'on leur demande", ajoute Carole Desmetz.
La protection et la traçabilité de l'animal assurées
Une fois les chevaux initiés à leur nouvelle discipline, ils peuvent être placés puis revendus à de nouveaux propriétaires, selon un contrat qui les engagent à respecter le bien-être animal. L'association Au-delà des pistes assure ainsi le suivi en partenariat avec France Galop, société organisatrice des courses hippiques en France. "On s'occupe notamment de la partie administrative : le changement des papiers, la protection contre l'abatage et la restriction d'exploitation, on s'assure ainsi que le cheval a arrêté définitivement sa carrière dans les courses, explique la responsable communication de l'association. Si les chevaux sont revendus par la suite, les propriétaires promettent également de nous donner les nouvelles coordonnées."
En prime, l'association s'engage à soulever des fonds pour participer à la convalescence de ces chevaux blessés. "Les gens ont une très mauvaise image des courses alors que ce n'est pas du tout l'idée, nous on fait vraiment en sorte d'être le trait d'union entre cette carrière-là et leur nouvelle vie", conclut-elle.