Pour faire fuir les pigeons qui ont trouvé refuge sur le toit du château de Chantilly, l'administrateur général a trouvé une solution : faire appel à un fauconnier. La buse Twitter s'avère être terriblement efficace.
Depuis le premier confinement, le château de Chantilly doit composer avec des visiteurs indésirables. Des pigeons, environ une centaine, ont pris leurs aises sur les toits, engendrant des désagréments. "On a retrouvé de très nombreuses déjections qui sont très acides sur la pierre et abîment l’édifice", explique Christophe Tardieu. L'administrateur général du Domaine de Chantilly a donc dû envisager plusieurs solutions pour déloger les volatiles. "Il existe du piégeage, des produits empoisonnés, on a trouvé ça un peu barbare donc on a cherché une solution naturelle."
C'est alors que Twitter, accompagnée de Dexter, entre en scène. Les deux buses à queue rousse, originaires d’Amérique du Nord, sont plus grosses que les buses européennes et donc plus effrayantes. "Twitter fait 1m 40 d’envergure. C’est grand donc tout de suite, les corneilles, mouettes et pigeons aperçoivent que c'est un prédateur dangereux", indique Christophe Rousseau, président de la Fauconnerie de l’Oise.
Même si la buse ne mange généralement que des petits mammifères, sa présence est très dissuasive. "Les pigeons ne se posent pas de question, à partir du moment où ils l’identifient comme un prédateur ils préfèrent s’enfuir", affirme Christophe Rousseau.
Twitter a même des points de contrôles favoris. "Au niveau de la chapelle, elle a un point haut où elle a une vue parfaite sur le domaine. Elle aime bien se percher sur la statue équestre du connétable Anne de Montmorency", détaille Christophe Tardieu.
"Quand elle n’est pas là les pigeons dansent"
L'administrateur général du château fait ainsi appel au fauconnier deux fois par semaine, hors jours de pluie. En deux mois, les résultats sont encourageants. "Quand elle n’est pas là les pigeons dansent, sourit-il. Mais comme le fauconnier vient de façon régulière, mais irrégulièrement, on crée de l'insécurité."
"En fonction des besoins et des disponibilités j’essaie d’y aller le plus souvent possible, indique Christophe Rousseau. Mais on est dépendant de la volonté et de la capacité de l’oiseau. Twitter ce matin, elle a volé 2 heures puis s’est arrêtée car il pleuvait beaucoup."
Depuis un an, les buses sont sollicitées pour déloger les pigeons à l'aéroport de Beauvais, mais aussi dans quelques communes de l'Oise comme à Crépy-en-Valois. "Pas mal de personnes commencent à y réfléchir car c'est une solution assez écologique", indique Christophe Rousseau.
Une solution en adéquation avec les projets réalisés au château de Chantilly. Il y a 3 mois, 600 kilos de carpes ont été introduits dans les bassins pour réduire et supprimer les algues. "On mesurera l’effet à la belle saison", conclut l'administrateur général du château.