"Chaque difficulté nous apprend des choses" : entretien avec Arnaud Démare, blessé au poignet

Après un confinement à Abu Dhabi au mois de mars, un retour en France également en confinement, puis une blessure au poignet, la saison du cycliste picard Arnaud Démare (équipe Groupama-FDJ) a été très perturbée. Nous nous sommes entretenus avec lui. 

Après trois mois de confinement, vous vous êtes blessé récemment au poignet. Comment vivez-vous cette période compliquée ? 

Arnaud Démare : La blessure, c'était il y a 10 jours. Je n'ai même pas fait une semaine d'entraînement sur route que je me suis cassé le scaphoïde [un petit os carpien essentiel à la mobilité du poignet, ndlr]... Mais je vais me remettre, je n'ai pas le choix, ça fait partie de mon destin. Chaque difficulté nous apprend des choses. Je ne sais pas ce qui va m'attendre après, mais c'est comme ça, je m'adapte. Je sais que je serai au départ de la première course quoi qu'il en soit, début août.

Ça chamboule votre entraînement ? 

Je fais du home trainer, beaucoup de marche à pied, je continue un peu comme pendant le confinement, sauf que là je peux marcher en extérieur, donc c'est mieux. Mais niveau vélo, ce n'est pas ce que j'attendais. Pour le poignet, je dois me faire opérer demain [le 26 mai, ndlr], et ce sera suivi de 15 jours encore calmes. Après, je reprendrai le vélo avec une attelle spécifique, moulée, qui me permettra de rouler. J'aurais au moins un mois d'immobilisation du poignet, mais au moins, ça ne m'empêchera pas de rouler. 

Vous êtes confiants pour la reprise ? 

D'ici les courses d'août, j'ai largement le temps de me remettre. La course Milan-San Remo qui était initialement prévue le 8 août a été décalée de trois semaines donc pour moi c'est parfait, ça correspond à mon contre-temps. Ça me permettra de reprendre avec des courses en France plutôt que de redémarrer tout de suite avec un gros objectif.

La situation sanitaire ne risque pas de bouleverser un peu ces courses ? 

Je ne doute pas vraiment qu'il y aura bien une reprise, mais c'est sûr que ce sera délicat. Là, je reviens de Paris, avec tous les restaurants fermés et les gens masqués, très distants dans les transports... Je ne sais pas comment sera la suite, j'espère juste que le virus sera éradiqué. Mais je pense que les gens viendront quand même aux courses, même s'ils doivent mettre des masques. 

Le problème ça risque surtout d'être au niveau des déplacements, des hôtels et des lieux pour manger. Sur un grand tour, on change d'hôtel tous les jours, sans savoir qui a dormi dans la chambre la veille... À Abu Dhabi [quand un cas de covid-19 s'est déclaré dans l'hôtel où il logeait, ndlr], on a tous été confinés dans l'hôtel. Si ça reproduit on va devoir s'arrêter à nouveau, ce serait embêtant. 
 
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