Le Breton David Lappartient, 51 ans, candidat à la présidence du Comité international olympique (CIO), a assuré dans un entretien à l'AFP qu'il avait la "capacité à unir et réunir les gens".
Sept candidats, parmi lesquels l'ambitieux breton David Lappartient, brigueront en mars 2025
la succession de l'Allemand Thomas Bach à la tête du Comité international olympique, a annoncé lundi l'instance.
Un sérieux candidat à la présidence
David Lappartient a pris la tête du comité olympique français (CNOSF) en pleine crise en juin 2023. Il est également président de l'Union cycliste internationale (UCI) depuis 2017 (réélu en 2021). C'est d'ailleurs à ce titre qu'il est membre du CIO.
S'il n'est pas membre de la commission exécutive, beaucoup lui prêtent beaucoup d'ambitions depuis quelques années dont celle, à terme, de diriger le CIO. Président du conseil départemental du Morbihan (LR), cet homme politique de 51 ans a pour lui d'avoir réussi à pacifier l'atmosphère au CNOSF, rassurant l'instance internationale à un an des Jeux de Paris.
Profiter du succès des JO de Paris 2024
David Lappartient espère profiter du succès des Jeux Olympiques, lui qui a aussi été l'artisan de la candidature des Alpes pour les Jeux d'hiver de 2030.
Je crois d'abord qu'il faut toujours démontrer ce que vous faites avant de postuler à une autre mission
David Lappartientprésident du CNOSF
Dans un entretien accordé lundi à l'AFP, il a ajouté : "Je crois que j'ai cette capacité à unir et réunir les gens, c'est ce qu'on attend finalement au CIO."
Sur quels axes allez-vous mener votre campagne pour la présidence du CIO ?
David Lappartient : "Il va y en avoir plusieurs mais il faut sentir aussi à un moment donné quelle est la volonté de l'ensemble des collègues membres du CIO. Il y a plusieurs éléments assez majeurs: d'abord le sport et les athlètes au cœur du système. Ça, c'est ce qui doit effectivement nous animer, même si l'action du CIO est bien plus large que ça. Une des missions sur lesquelles j'axerais (mon travail), c'est qu'aujourd'hui le CIO, et on l'a vu pendant les JO de Paris, dans des conditions complexes, est le symbole d'une capacité à unir et réunir les gens par le sport dans une logique de paix. L'un des éléments majeurs, c'est quand même notre neutralité et moi, je suis très attentif à la neutralité politique du CIO qui est à mon avis la seule garantie de la pérennité de son message.
Ce qui est parfois un numéro d'équilibriste, vous le reconnaîtrez...
Oui, c'est un numéro d'équilibriste. On a la chance d'avoir un grand président, qui a su faire ce numéro d'équilibriste, avec des capacités de diplomatie et de vision internationale, et je pense les avoir. J'espère être un équilibriste qui saura faire perdurer le message du CIO fidèle aux messages de Coubertin et fidèle à ce que le président a réussi à faire je pense avec brio au cours des dix dernières
années.
En plus d'un an, vous avez redressé un comité olympique français fracturé, décroché les JO-2030. Les planètes semblaient parfaitement alignées pour votre candidature?
Ça joue bien sûr naturellement. Un peu parce que je crois d'abord qu'il faut toujours démontrer ce que vous faites avant de postuler à une autre mission. En tant que président de l'UCI, j'ai pris une fédération qui était à l'époque un peu divisée, aujourd'hui, elle est réunie, elle est rayonnante, elle est puissante.
Au CNOSF, c'était effectivement un peu sinistré, avec une situation compliquée en interne. Je crois que j'ai cette capacité à unir et réunir les gens, c'est ce qu'on attend finalement au CIO et je lai démontré en un peu plus d'un an aussi.
Il y a eu aussi cette candidature que j'ai eu le plaisir de porter bien sûr avec Renaud Muselier, Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron et Marie-Amélie Le Fur. J'étais un peu l'interlocuteur privilégié au CIO de la candidature des Alpes françaises pour 2030. Ça a été un succès. Cela montre aussi que quand je prends un dossier à bras-le-corps, j'arrive à le porter avec sérieux.
Vous avez aussi été l'un des acteurs de la réussite des JO de Paris...
Sur les JO de Paris, je suis assez humble par rapport à ça. C'est avant tout Paris-2024, Tony Estanguet et son équipe, l'État, le président de la République en premier lieu. Nous, on a concouru bien sûr parce que c'est aussi un succès sportif et ce sont nos fédérations, nos athlètes qui réussissent.
En plus du CNOSF, vous êtes aussi maire de Sarzeau et président du conseil départemental du Morbihan. Entendez-vous conservez une partie de vos mandats si jamais vous êtes élu ?
Non pas du tout. C'est-à-dire que pour moi, c'est clair, c'est un mandat exclusif. Donc, si je devais être élu, je cesserais l'intégralité de mes autres fonctions pour me consacrer entièrement exclusivement à cette mission.
Propos recueillis par Cyril Touaux, AFP.