Organisée par Abolissons la vénerie aujourd'hui (AVA), une manifestation à Compiègne a mobilisé près de 500 personnes en faveur de l'abolition de la chasse à courre ce 2 avril. Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle, est venu leur apporter son soutien.
"Chasse à courre, abolition !" À écouter les slogans du cortège qui a parcouru les rues de Compiègne ce 2 avril, l'objectif est clair : interdire la vènerie, pratique de chasse qui consiste à fatiguer un animal à l'aide d'une meute de chiens avant de le tuer. Le nom de l'association organisatrice de la mobilisation, Abolissons la vénerie (AVA), est tout aussi univoque.
La chasse à courre, dont les forêts de Compiègne et de Retz sont souvent le terrain de jeu des équipages, suscite aujourd'hui le rejet d'une partie de la population locale. Depuis la création d'AVA en 2016, le mouvement anti-vènerie gagne en ampleur. "On habite en pleine campagne entourée de forêts, on voit des biches et des cerfs tous les jours quand on se balade, relate une manifestante. Penser qu'ils se font massacrer par des chiens, qu'on ne leur laisse aucune chance, c'est terrible."
"Je pense que ça ne devrait plus exister, c'est une aberration. La chasse à courre est interdite dans de nombreux pays, je ne comprends pas pourquoi c'est autorisé en France," assène une autre. Les participants au défilé citent les exemples de la Belgique, qui a proscrit cette pratique dès 1995, ou encore l'Écosse en 2004 et le Royaume-Uni en 2005.
Un sujet politique
Ava et ses partisans ont été rejoints par Yannick Jadot, le candidat écologiste à l'élection présidentielle. L'élection du 10 avril prochain instille une lueur d'espoir chez les manifestants du jour.
"C'est simple : en 2012 et 2017, aucun candidat à l'élection présidentielle ne s'était positionné pour ou contre la chasse à courre. Aujourd'hui, il sont cinq candidats qui se prononcent pour l'abolition de cette chasse cruelle, constate Stanislas Broniszewski, responsable d'Ava. C'est important, car c'est comme ça qu'on va résoudre ce problème." Outre Yannick Jadot, les candidats Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud se déclarent contre cette pratique.
Une moindre mobilisation ?
En marge du défilé, les veneurs observent, discrets, la mobilisation. Ils repartent rassurés : 500 manifestants, c'est deux fois moins que les mobilisation de 2018. "C'est une opposition qui a toujours existé mais qui, pour moi, a fortement diminué depuis quatre ans," juge Laurent Facques, membre d'une société de vénerie.
La saison de la chasse à courre s'est terminée le 31 mars. La trêve est de courte durée : dès le 15 septembre, les militants d'Ava se déploieront en forêt, pendus aux basques des veneurs.