Chasse à courre : la Justice relaxe le militant AVA accusé d’avoir fait tomber un veneur à Compiègne

Stanislas Broniszewski, poursuivi depuis 2018 pour des blessures involontaires sur un cavalier, affirme avoir été relaxé aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Compiègne.

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"C’est un soulagement pour tout le mouvement". Réaction ce midi de Stanislas Broniszewski, l’un des fondateurs d’Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA), à l’issue de l’audience. Poursuivi pour blessures involontaires, il aurait été relaxé par le tribunal correctionnel de Compiègne.

Les faits remontent à 2018. Les militants anti-chasse à courre poursuivent un équipage en forêt de Compiègne jusqu’à une altercation, où l’un des chasseurs tombe de cheval. Ses collègues accusent Stanislas Broniszewski d’avoir attrapé les rênes pour faire chuter la victime. Un récit qui n’a manifestement pas convaincu les magistrats.
 

Une vidéo contre trois témoignages

Le prévenu avait fourni au tribunal une vidéo tournée "tout de suite après" la scène, pour appuyer sa version des faits.

"On a vu au loin des valets charger quelque chose dans une camionnette, on a couru pour au moins essayer de filmer le cerf mort et s’en est suivie une course-poursuite dans les bois", pose d’abord le militant.

Ce dernier finit par approcher le véhicule, avant de battre en retraite. "Cinq ou six cavaliers nous ont barré le chemin, c’était assez dangereux, alors je suis parti dans les ronces, j’ai zigzagué dans la forêt jusque sur un chemin quand un cavalier a coupé devant moi et s’est pris dans une branche : il est tombé de cheval", raconte Stanislas Broniszewski.

"La vidéo montre que je suis à trois mètres du cavalier et tout de suite plein de chasseurs arrivent en criant 'J’ai vu ! Tu l’as fait tomber ! Connard !'", rapporte le militant.

Trois veneurs témoigneront pour l’accuser. L’avocat de la défense envisage désormais de poursuivre les témoins pour procédure abusive et faux témoignages.

"Ils ont signé une attestation sur l’honneur comme quoi j’aurais saisi les rênes du cheval, l’un disant la gauche, l’autre la droite, l’autre encore les deux, alors même qu’une l’une des trois n’était même sur place", affirme Stanislas Broniszewski.


"Une campagne de harcèlement judiciaire"

La chasse à courre à Compiègne subit aujourd’hui un nouveau revers judiciaire. Il y a un an notamment, l’ONF, qui réclamait 60 000 euros de dommages et intérêts aux militants accusés d’empêcher la réalisation de son contrat avec les chasseurs, avait été condamnée à payer les frais de justice d’AVA.

Dans l’affaire actuelle, "la plainte initiale avait été classée sans suite et les veneurs ont insisté en versant une somme d’argent à la Justice pour une procédure de saisine directe", affirme Stanislas Broniszewski. L’an dernier, le tribunal avait requalifié les faits de violence avec arme (l’arme étant le cheval) en blessures involontaires, et renvoyé l’audience à aujourd’hui.

 

Ca fait partie d’une campagne de harcèlement judiciaire que les militants subissent depuis plusieurs années et qui devient assez lourde moralement. Ces gens ont des moyens et nous traînent continuellement devant la justice pour rien, avec des plaintes ridicules : il faut que ça cesse.

Stanislas Broniszewski, militant AVA

 

 

 

 

Une condamnation aujourd’hui aurait constitué un grave précédent, selon le militant. "Ça aurait voulu dire qu’on n’aurait plus le droit d’être tout simplement présent pour s’opposer à une chasse à courre", analyse-t-il. D’où son soulagement.

 

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