Chasse à courre : Philippe Marini, maire de Compiègne, demande de "ne pas hésiter à sanctionner le maître d'équipage"

Ce lundi 21 septembre, le maire de Compiègne a condamné fermement les agissements présumés de La Futaie des Amis, réclamant des sanctions, si les faits étaient avérés. Il réagissait à l'incident qui avait vu, ce week-end, un cerf traqué par la société de vénerie se réfugier devant un chantier.

"Je demande à la société de vénerie de faire une enquête et si, comme je le pense, une erreur a été faite par le maître d'équipage, de ne pas hésiter à le sanctionner, et même à le sanctionner lourdement." Des mots durs, prononcés par Philippe Marini, le maire (LR) de Compiègne, suite à l'incident survenu ce week-end, qui appelle à une interdiction temporaire d'exercer, voire définitive.
 

Trop grande proximité

Le samedi 19 septembre, un cerf traqué lors d'une chasse à courre, s'était réfugié dans une zone en construction de la sous-préfecture de l'Oise. Pendant plusieurs heures, l'animal était resté, exténué, sur le trottoir, avant de prendre la fuite à l'intérieur du chantier, dans un premier temps, puis vers la forêt de Compiègne.

Dans le viseur de l'édile compiégnois : Alain Drach, maître d'équipage de La Futaie des Amis, qui n'aurait pas respecté les règles imposées par la société nationale de vénerie. D'abord, parce que la bête choisie par ce dernier serait un cerf affaibli par le brame. "Quand on est un veneur digne et responsable, souligne Philippe Marini, on ne poursuit pas un tel cerf."

Mais aussi en raison d'une trop grande proximité avec l'agglomération, à 2,5 kilomètres de la limite de la ville, croit savoir le maire. "Le cerf est un animal intelligent, rappelle-t-il, et s'il est affaibli, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il va aller se réfugier dans un endroit où il savait qu'il allait peut-être bénéficier du salut."
 

Mauvaise publicité

Une condamnation inattendue de Philippe Marini, fervent partisan de la chasse à courre, qui répète à l'envi que la vénerie est "la forme de chasse la plus civilisée". Mais ce nouvel épisode rappelle l'incident de Lacroix-Saint-Ouen de 2017, lors duquel un cerf avait été abattu dans le jardin d'une propriété privée. Déjà par La Futaie des Amis sous l'équipage d'Alain Drach. "C'est tout le devenir des traditions de la vénerie qui est en cause et nous n'avons pas le droit à l'erreur", conclut l'édile de Compiègne.

"On a respecté les textes de loi, se défend de son côté Alain Drach. D'abord en graciant l'animal, puis en retirant nos chiens, et enfin en essayant de ramener le cerf dans la forêt." Le maître d'équipage regrette néanmoins cette mauvaise publicité dont il se serait bien passé. "Le drame pour l'image, c'est qu'il se soit couché, au-delà de la fatigue dans un endroit public, sur le bord d'une route."
 

Un animal dangereux

Revendiquant un attachement très fort à ses chiens, il s'est par ailleurs déclaré choqué de voir des membres du groupe Abolissons la vénerie aujourd'hui (AVA) taper sur certains animaux, qui ne montraient aucune agressivité. Tout comme d'observer une militante s'approcher du cerf pour lui donner à boire. "Ce n'est pas le papa de Bambi, c'est un animal sauvage et dangereux, a-t-il précisé. Elle a eu beaucoup de chance parce que ça aurait pu être très grave."

L'incident de ce week-end, vertement dénoncé par les membres du groupe AVA sur place, avait rapidement suscité la polémique sur les réseaux sociaux. D'autant plus qu'il survenait à seulement quelques jours de l'ouverture de la chasse à courre et alors que la préfecture de l'Oise avait décidé de limiter l'accès au public - sauf aux veneurs - de six zones de la forêt de Compiègne. Une décision perçue par les militants d'AVA comme une privatisation de la forêt.

 
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