À partir de ce samedi 1er avril, les visiteurs pourront découvrir une toute nouvelle salle dans le parcours du musée. Oubliés pendant plus de 35 ans, des harnais du XVIIIe siècle, tout juste restaurés, y sont exposés.
C'est une grande nouveauté pour tous les futurs visiteurs du musée national de la voiture, situé au château de Compiègne. Il y a plusieurs mois, une salle condamnée a été rouverte.
Avec à l'intérieur, un véritable trésor : plusieurs harnais qui servaient à tirer des voitures prestigieuses. "Ces pièces permettent au public d'imaginer ce que pouvait être l'apparat de ces véhicules, quand ils déambulaient au pas dans les villes. Ces apparats servaient à montrer son statut social et sa puissance", raconte Maria-Anne Privat, conservateur en chef du patrimoine du musée.
Ces pièces sont d'autant plus rares, car des ensembles de plusieurs harnais de l'attelage ont été retrouvés. Et ils sont même pour certains associés à une voiture existante. Des pièces uniques du XVIIIe siècle, mais à l'époque, dans un état critique...
200 heures de travail
Le musée s'est activé depuis à les rénover pour les ajouter à sa collection. Ce sont plus de 200 heures de travail minutieux, qui ont été nécessaires à Aude Legrand, restauratrice du cuir. Outils multiples à la main, elle effectue les dernières retouches. Tout doit être parfait avant la réouverture du musée, qui est programmée ce samedi 1er avril.
"Ici, j'utilise une spatule chauffante sur une résine thermodurcissable afin de fixer au mieux les petits soulèvements des pièces en cuir, le but, c'est de les stabiliser au mieux dans le temps", décrit-elle, tout en effectuant les mouvements. Auparavant, elle a dû s'atteler à un gros travail de nettoyage et à une remise en forme des harnais. Il a fallu décrasser chaque partie au coton.
C'est une grande fierté pour moi d'avoir participé à ce beau projet et d'avoir restauré ces pièces exceptionnelles
Aude LegrandRestauratrice du cuir
Valoriser le musée
Pour en apprendre plus sur le sujet technique de l'art du bourrelier et du sellier, le musée a imaginé un jeu de piste. Face aux ensembles complets dans les vitrines, les visiteurs sont invités à observer les caractéristiques de chaque harnais, pour connaître la position et le rôle de chaque cheval dans l'attelage. Des petites différences, qui se distinguent facilement quand on y prête attention.
Depuis peu, le musée fait peau neuve, avant la réouverture de la salle des harnais, c'est une autre pièce qui a été révélée aux yeux du public : la cour des cuisines, fermée depuis plus de 20 ans. Les équipes de l'établissement se saisissent de l'ensemble des ressources disponibles pour les valoriser.
Le musée a ouvert en 1927. Il est le premier musée créé dédié à la locomotion
Rodolphe RapettiDirecteur des Musées du château de Compiègne
Et pour son directeur, chaque pièce exposée est une œuvre d'art. "On redonne au public ces joyaux qui figurent parmi les plus belles collections de véhicules au monde. Ce sont des œuvres combinées à de la technique", atteste Rodolphe Rapetti.
Et pour lui, la fameuse voiture du Compiégnois Georges Guynemer en est le parfait exemple. La voiture de ce célèbre pilote qui s'est illustrée lors de la Première Guerre mondiale est toute blanche et luisante. C'est une sigma, pièce phare du musée, réalisée par un carrossier spécialisé dans l'aviation. 80 000 euros ont été dépensés pour la restaurer. Une pièce de collection, parmi d'autres, qui fait la fierté du musée.