Depuis fin mars, un arrêté préfectoral place certaines zones de l'Oise en alerte sécheresse et impose des restrictions d'arrosage. La ville de Compiègne, elle, a entamé depuis deux ans des modifications de ses espaces verts. Avec, notamment, des installations pour récupérer l'eau de pluie.
Ce sont des choix d’urbanisme devenus évidents. Depuis quelques années, pour faire face au manque d’eau et préserver les ressources, la ville de Compiègne a modifié ses espaces verts.
Planter différemment
Terminé, donc, les fleurs que l’on doit replanter chaque année après avoir fané. À la place, la Ville s’inspire de la "phito-sociologie" : elle choisit ses plantes en fonction du sol, de l’exposition, mais aussi de la flore déjà présente pour assurer une plus grande durabilité. Karine Gelper, directrice du patrimoine vert et de la propreté urbaine à Compiègne, illustre ce principe : "À proximité immédiate de la forêt, par exemple, on a fait des choix par rapport aux plantes que l’on trouve à l’orée du bois. Cela permet aux plantes de s’entraider, et éviter de les arracher chaque année."
À chaque plantation, un paillage est également réalisé. Celui-ci permet de "limiter la pousse des plantes non désirées, et de retenir l’humidité dans le sol, ce qui permet d’avoir de l’eau disponible pour les plantes même en cas de températures supérieures à la moyenne", explique Karine Gelper.
Récupérer l’eau de pluie
Ce n’est pas tout : à Compiègne, la gestion de l’eau passe aussi par des aménagements spécifiques. Autour les ronds-points, des fosses végétalisées traversées par des tuyaux noirs, les "noues", permettent de récupérer et drainer facilement l’eau de pluie. Et de ne plus utiliser d’eau potable, traitée, pour l’arrosage des espaces verts. Pour Marc-Antoine Brekiesz, adjoint au maire chargé de la voirie et de l’aménagement urbain, c'était une nécessité : "Ce sont des aménagements qui sont un peu plus coûteux, car c’est un système supplémentaire, mais on doit faire l’effort pour les générations futures". Le maire, Philippe Marini, abonde : "On n’a aucune raison de réaliser des investissements lourds pour purifier une eau qui sert à arroser les plantes !"
Compiègne équipe progressivement ses établissements municipaux et scolaires de récupérateurs d’eau de pluie. Le maire estime que la consommation d’eau pour les espaces verts a diminué de moitié en cinq ans. Depuis l’arrêté préfectoral du 22 mars, il est interdit d’arroser les pelouses et massifs fleuris dans les zones en alerte renforcé de l’Oise.
Avec Victoire Panouillet / FTV