Une trentaine d'arbres aux essences inédites viennent d'être plantées à Beauvais dans l'Oise, des variétés du sud de l'Europe, plus résistantes à la chaleur. Si ces espèces s'adaptent au climat picard, elles pourront être plantées en conséquence dans le reste de la ville.
Tilleuls, érables, maronniers, les arbres qui jalonnent les rues de Beauvais, dans l'Oise, sont mis à rude épreuve pendant les vagues de chaleur et sont menacés par le réchauffement climatique.
Pour prévenir la disparition de ses arbres, la mairie vient de planter dans un de ses quartiers, 37 espèces inédites, comme le Circus Ilex. "C'est un chêne vert, explique Aliaume Maillet, chef du service espaces verts. C'est un arbre du climat océanique, résistant à la sécheresse, donc plus adapté aux restrictions d'arrosage".
Dans cette rue, Pin Sylvestre, Micocoulier de Provence ou encore Jacaranda mimosifolia vont remplacer peu à peu les Sophoras du Japon. "Ces arbres ont été mis en place juste après-guerre, dans les années 50, des deux côtés de la rue, rappelle Olivier Ouin, responsable du patrimoine arboré. Elle faisait partie d'une des plus belles canopées de la ville. Malheureusement, suite à un diagnostic, il a été constaté qu'une bonne partie de ce patrimoine était atteint d'un champignon lignivore et qui ne permettait plus de les laisser en toute sécurité".
"La rue va servir de laboratoire"
Plusieurs espèces vont être testées dans cette rue. Le choix s'est porté sur des arbres au feuillage caduc ou persistant, d'autres, comme le Jacaranda, ont été privilégiés pour leur aspect horticole. "C'est un arbre qu'on voit en méditerranée, à Grasse notamment. Ce sont des arbres extraordinaires en termes de floraison qui sont très peu résistants au gel. Donc c'est vraiment un essai"
La décision est prise. La rue va servir de laboratoire. "On a des espèces endémiques à notre territoire qui sont en souffrance par le réchauffement climatique, le stress hydrique, le manque d'eau. On s'est dit que c'était aujourd'hui qu'il fallait tester en milieu urbain des espèces méditerranéennes et voir si elles sont adaptées à notre territoire".
Dans sa démarche, la ville s'épaule de l'institut UNI Lasalle. Des étudiants chercheurs assureront le suivi et apporteront leur aide pour confirmer ou non la pertinence de ces choix sur les cinquante ans à venir. "Dans le futur, annonce Mamadou Ly, adjoint à la vie urbaine et à la proximité, à chaque fois qu'on va planter des arbres, on pourra prendre l'exemple ici pour le transposer dans d'autres secteurs de la ville".
Avec Lena Malval / FTV