Dans son documentaire "A thousand girls like me", Sahra Mani raconte une histoire d'inceste et de viol d'une jeune Afghane. Ce film coup de poing présenté au festival Plurielles à Jaux, dans l'Oise, a été réalisé sous la pression des autorités politiques pour briser le silence d'un sujet tabou.
Du 4 au 20 mars, a lieu le festival Plurielles à Jaux, dans l'Oise. Un festival qui met Les Femmes à l'honneur.
Ce lundi, c'est un documentaire coup de poing qui a ému le public, "A thousand girls like me".
Khatera n'a que 23 ans lorsqu'elle tombe enceinte de son second enfant. Ce fils est aussi son frère. La jeune Afghane a été violée par son père, dans un pays en guerre.
Son témoignage a été recueilli par la réalisatrice Sahra Mani, elle-même afghane. Le tournage a duré trois ans, sous les menaces, pour suivre le combat judiciaire de cette jeune femme à la détermination rare.
"L'inceste et le viol sont des sujets tabous dans notre pays témoigne la réalisatrice Peut-être que mon film peut aider Khatera à faire entendre sa voix pas seulement en Afghanistan mais partout, pour aider toutes les femmes à travers le monde".
Une histoire qui dépasse les frontières
Une centaine de cinéphiles ont fait le déplacement pour assister à la projection et au débat qui a suivi avec la réalisatrice. Pour mieux comprendre la fabrication de son oeuvre, elle raconte les difficultés rencontrées pour mener à bout son projet.
Elle n'a reçu de subventions qu'à partir de la deuxième année de tournage.
Pourtant, cette histoire dépasse largement les frontières : "L’inceste et le viol ne sont pas des choses exotiques qui se passent au loin explique la sociologue Carol Mann, Là, c’est une version extrême et brutale mais plus près de chez nous, à raison de 1 viol toutes les 7 minutes en France, ce n’est pas merveilleux non plus. J’espère que ce film fera réfléchir".
Dans la Somme, 108 viols ont été commis en 2017. C'est l'un des départements les plus touchés par les violences faites aux femmes.