En ce jour de Saint-Valentin, si vous comptiez offrir des fleurs à votre partenaire, sachez que ce n'est pas la saison des roses en février. Nathaële Trocmé, fleuriste dans l'Oise, le fait savoir dans son magasin-atelier. Inscrite dans le mouvement "Slow flowers", elle prône une consommation responsable avec des fleurs françaises de saison.
Fleuriste indépendante installée à Compiègne, Nathaële Trocmé affiche ses valeurs dans son magasin et sur les réseaux sociaux. À la Saint-Valentin, elle ne vend pas de roses rouges et justifie son choix auprès des clients : "En fait, ça part d'un constat. Je leur dis de regarder autour d'eux. Il n'y a pas de fleurs dans les jardins. Il n'y a pas de roses dans les parcs. En France, elles font leur apparition en avril-mai. La cultiver hors saison est une catastrophe écologique et humaine".
Symbole de l'amour, la rose rouge est très demandée en février et les producteurs en profitent pour faire grimper les prix. 198 000 000, c'est le nombre de roses que produit le monde chaque année, seulement pour la Saint-Valentin, fête célébrée à la même date dans tous les pays.
Des roses polluantes
En France, les roses mettent quinze jours pour arriver chez les fleuristes. Pour les maintenir en forme, elles sont arrosées de traitements chimiques qui ont la particularité de polluer. "Aucun bouquet que nous avons testé n'est dépourvu de substances chimiques" confirme 60 Millions de consommateurs. Elles sont importées à 85% du Kenya, de l'Équateur, de la Colombie ou des Pays-Bas, transitant par des avions-cargos réfrigérés, donc friands de kérosène. "Les roses viennent forcément de l'étranger, souligne Nathaële. En Équateur encore, il y a des roses cultivées en commerce équitable, mais en Afrique, c'est une catastrophe écologique".
Privilégier les fleurs de saison
Fidèle à ses valeurs, Nathaële s'est inscrite dans le mouvement "Slow flowers", un concept qui prend de l'ampleur en France. Né dans les années 2000 aux États-Unis, il prône une production au rythme de la nature, la plus respectueuse possible de l'environnement et des saisons, et vendue le plus localement possible. "J'essaie de vendre plus responsable". Ainsi, dans son atelier "La dame aux fleurs" ouvert en 2021, elle propose pour la Saint-Valentin un peu de roses rouges, mais séchées ou stabilisées. "Le but est d'essayer de convaincre et d'éduquer les gens. Beaucoup de personnes n'y avaient même pas pensé. La rose à la Saint-Valentin, ça leur paraît normal".
Quant aux inconditionnels de fleurs fraîches, pas de panique, ils peuvent se reporter sur d'autres variétés, "la fleurette", comme les appelle Nathaële. "Anémone, renoncule, mimosa, tulipe, toutes ces fleurs peuvent être achetées. Moi, je suis amoureuse de la renoncule".
Plus qu'un bouquet, n'oubliez pas que lui-même est porteur d'un message. Dans le langage les fleurs, l'anémone signifie : "je vous promets persévérance et fidélité". La renoncule : "vous me plaisez". Le camélia : "notre amour réciproque me rend heureux" ou encore la violette : "timidement, je vous exprime mes sentiments".