Lassée de voir ses habitants discriminés à cause du coronavirus, la présidente du Conseil départemental de l'Oise, Nadège Lefèbvre, a poussé un coup de gueule mercredi 11 mars sur Twitter. S'en est suivi un élan de mobilisation, porté par le FC Chambly.
"Ce n'est pas normal que des gens soient empêchés de travailler parce qu'ils viennent de l'Oise", s'agace Nadège Lefebvre, présidente du Conseil départemental de l'Oise. Mercredi 11 mars soir, elle a publié sur son compte Twitter un "coup de gueule", face aux discriminations que subissent les habitants de l'Oise depuis que l'épidémie de coronavirus, Covid-19, a touché le département. "Stop Oise Bashing" comme seul mot d'ordre.
? CORONAVIRUS : STOP A L’OISE BASHING ! - Les habitants de notre département ne sont pas des pestiférés ! Alors que l’Oise doit faire face à une situation inédite, je suis scandalisée par les témoignages de plus en plus nombreux de "Oise bashing" #StopOiseBashing pic.twitter.com/dNJnEfZF0u
— Nadège Lefebvre (@NadegeLefebvre_) March 11, 2020
La "mauvaise image que l'on colle à l'Oise"
"Certes, nous avons été l'un des premiers départements touchés, et c'est dans l'Oise qu'il y a eu le premier décès dû au coronavirus, reconnait-elle. Mais c'est déjà suffisamment compliqué à gérer. On ne peut pas bloquer tout un département parce que 0,01% de la population est atteint par le virus". A ce jour, on dénombre 11 morts dans l'Oise, 156 personnes sont atteintes du coronavirus, pour 830 000 habitants...Ce que Nadège Lefebvre dénonce, c'est la "mauvaise image que l'on colle à l'Oise". Selon les nombreux témoignages que la présidente du Conseil départemental de l'Oise a reçu, des habitants de l'Oise se plaignent de discrimination. Certains sont empêchés d'aller au travail, d'autres ne peuvent pas assurer la garde alternée de leurs enfants quand leur ex-conjoint ou conjointe habite dans un département voisin. "Ils sont privés de voir leurs enfants", soupire-t-elle.
Un entrepreneur nous a ainsi confié que lorsqu'un de ses salariés se rend dans un département limitrophe avec un véhicule immatriculé dans l'Oise, les gens l'évitent.
Le FC Chambly se mobilise avec le #WeLoveOise
Le club de football du FC Chambly, en est lui aussi allé de son coup de gueule. "On en a marre d'être vus comme des pestiférés, s'énerve Maxime Malovry, chargé de communication du club de Ligue 2. "Quand on est arrivé à Lorient [le 29 février, NDLR], personne ne voulait nous serrer la main, parce qu'on vient de l'Oise", regrette-t-il, de la peine dans la voix.Mercredi soir, après le tweet de Nadège Lefebvre, le FC Chambly a décidé de participer au mouvement. "Le graphiste du club nous a fait un visuel qu'on a partagé avec le #WeLoveOise", raconte Maxime Malovry. Le mot clé a ensuite été largement sur les réseaux sociaux, en signe de soutien aux habitants de l'Oise. Notamment par des commerçants du département.
"On a besoin de cette solidarité, clame Nadège Lefebvre. J'ai été agréablement surprise par la mobilisation des élus et du FC Chambly !".