Depuis février, les élèves de CE2, CM1 et CM2 des écoles de Boissy-Fresnoy et Lagny-le-Sec dans l'Oise sont engagés dans un projet pédagogique musical avec l'associaton l'Orchestre à l'école et le collectif de musiciens La croche et le marteau. Mais le confinement a tout perturbé.
La soixantaine de CE2, CM1 et CM2 des écoles Jean-Charron de Boissy-Fresnoy et Jean-Daudré de Lagny-le-Sec dans l'Oise sont engagés dans ce projet pédagogique musical avec six musiciens du collectif La croche et le marteau. Mais ils ne les ont rencontrés physiquement que deux fois depuis son lancement en février.
"Comme à la radio" devait permettre aux enfants de découvrir différents styles musicaux et de créer une œuvre originale pour laquelle tous seront successivement compositeurs, interprètes, metteurs en scène et chefs d’orchestre. La restitution de ce travail devait se faire sous la forme d'un spectacle au château de Chantilly en juin. Deux ateliers avaient déjà eu lieu.
Mais avec le confinement et la fermeture des écoles, tout a été chamboulé. Et les quatre dernières recontres avec les musiciens ont été annulées. Tout comme les deux stages prévus dans chacune des deux écoles.
La fermeture des établissements ayant été décidée brutalement, les enfants n'avaient même pas pu récupérer leur instrument : "ce sont les agents des mairies qui sont allé les chercher dans les écoles et qui les ont ensuite déposés chez les élèves", explique-t-on à l'Orchestre à l'école. Tout le monde a été très déçu, mais le confinement ne devait pas avoir raison du projet. On s'est adaptés".
"On est en lien régulièrement avec les enfants via la plateforme en ligne Classroom, à laquelle les institutrices nous ont intégrés, explique Victor Aubert, l'un des musiciens du collectif. Le mardi et le jeudi, je livre une vidéo et mon collègue pianiste poste des partitions et des exercices. Les profs d'instrument envoient des vidéos pour expliquer comment jouer les partitions. Ce n'est pas une obligation pour eux mais certains envoient spontanément des enregistrements de leur travail".
Tous les enfants ne participent pas à la nouvelle organisation "parce qu'ils n'ont pas forcément internet ou pas l'autonomie pour venir tout seuls vers nous. Ils sont jeunes, c'est normal. Mais les 3trois quarts sont présents. Et ils sont toujours aussi investis : ils avaient peur que le projet soit annulé", explique Victor Aubert.
L'envie de préserver le travail commencé a eu raison des difficultés logistiques : "faire de la musique à distance et par vidéo, ça n'est pas évident. La musique, c'est surtout du présentiel, de la réactivité, quand un élève fait une erreur. C'est du face-à-face. Mais là, ça fonctionne", se réjouit le musicien.
Le projet a été repoussé d'un an : la restitution aura lieu au printemps 2021. "Au lieu de tout arrêter en se disant "on reprend en septembre", on a préféré continuer avec une pause pendant les vacances d'été".