Lors des questions au gouvernement le sénateur (LR) de l'Oise Jérôme Bascher a interpellé le secretaire d'État au ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, sur l'éventuel risque sanitaire des élections municipales. Réponse : le report n'est pas à l'ordre du jour.
"On le voit chaque jour dans l'Oise, on improvise !" C'est ce qu'a lancé ce mercredi après-midi Jérôme Bascher (LR) lors des questions au gouvernement. Le sénateur de l'Oise accuse le gouvernement "d'impréparation", déplorant que les personnes les plus susceptibles d'être contaminés, notamment les personnels soignants, ne soient pas suffisamment protégées.
Il ajoute surtout : "Que ferez-vous pour ceux qui tiendront les bureaux de vote ? Envisagez-vous de reporter les élections municipales ?" La question du report des élections, qui se tiennent les 15 et 22 mars prochains, est en effet régulièrement posée depuis l'arrivée du virus en France, malgré la fermeté de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye qui a affirmé que ce n'était pas à l'ordre du jour.
"Pas de risque sanitaire"
Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a néanmoins répondu au sénateur. L'échange est tendu mais le propos est clair : "en l'état, il n'y a pas de risque à se rendre dans un bureau de vote, où les gens sont espacés (...). Il n'y a pas de risque sanitaire.", a assuré le secrétaire d'État. Sans compter que l'organisation d'un report serait particulièrement compliquée. "La date est fixée dans la loi, c'est un décret qui la fixe. Le report ne pourrait être possible que dans le mois de mars, et il faudrait de toute façon une loi."Laurent Nuñez a cependant assuré qu'il y aurait "des discussions avec les associations d'élus pour les mesures éventuelles qu'il faudrait prendre pour que les élections se déroulent normalement."
Campagne perturbée
Reporter les municipales ? "Aujourd'hui, là où en est, je ne crois pas qu'il y ait justification a reporter les élections, ni à ne pas aller voter" estime @laurossignol #ALPL pic.twitter.com/XvAb5XmK4M
— Public Sénat (@publicsenat) March 4, 2020
À noter tout de même que l'épidémie de Covid-19 a rendu difficile la campagne. Sur Public Sénat, la sénatrice (PS) de l'Oise Laurence Rossignol souligne les perturbations, tout en assurant qu'un report ne serait pas pertinent. "Dans tout le département, on a suspendu les réunions publiques, quasiment depuis le premier jour de la campagne officielle. Donc il n'y a pas de campagnes chez nous, elles se font sur les réseaux sociaux, on invente des vidéo-meetings..."
Sans compter l'exemple de Crépy-en-Valois, où deux des huit têtes de liste sont confinés chez eux.