Lundi 10 octobre s'ouvre le procès du crash du vol AF4477 entre Rio et Paris survenu en 2009 qui avait fait 228 victimes. Airbus et Air France vont être jugés pour "homicides involontaires" au tribunal correctionnel.
Les familles de victimes l'ont attendu pendant treize ans : ce lundi 10 octobre, le procès de la catastrophe du Rio-Paris s'ouvre au tribunal correctionnel de Paris, pour neuf semaines. Un non-lieu avait été prononcé en 2019 mais la cour d'appel a finalement estimé qu'un procès devait se tenir. Sur le banc des prévenus, Airbus et Air France, jugés pour "homicides involontaires".
Les débats devraient permettre de déterminer les circonstances exactes du crash de l'A330 dans l'océan Atlantique qui a fait 228 victimes le 1er juin 2009. Et de répondre à une question : les deux entreprises ont-elles une responsabilité dans cet accident ?
Des sondes Pitot défaillantes
Le procès s'annonce très technique, et devrait tourner en grande partie autour des sondes Pitot. Ces petites pièces installées sur l'avion permettent de mesurer la pression subie par l'appareil pour en calculer la vitesse, élément essentiel pour les pilotes.
D'après les boites noires, on sait que pendant le vol, aux alentours de deux heures du matin, ces sondes ont givré. Les pilotes ont alors reçu des valeurs de vitesse erronées, et plusieurs messages d'alarmes se sont affichés sur les écrans. Ils ont rapidement perdu le contrôle de l'appareil, et 4 minutes 30 après le givrage des sondes, les enregistrements se sont arrêtés.
Or, ce problème de givrage de ce modèle de sondes était semble-t-il connu et avait déjà été à l'origine d'incidents dans les mois précédents l'accident. Il est reproché à Airbus d'avoir "sous-estimé la gravité de la défaillance des sondes" et de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour informer les sociétés exploitantes, à Air France ne pas avoir suffisamment informé et formé les pilotes pour leur apprendre à réagir en cas d'incident lié à ce défaut.
Les deux entreprises contestent avoir commis une faute pénale. Air France a indiqué dans un communiqué qu'elle plaiderait la relaxe.
Trois élues d'Ermenonville parmi les victimes
Parmi les 228 victimes, 61 étaient françaises. Trois d'entre elles étaient originaires d'Ermenonville : la cheffe de cabine principale, Anne Grimout, était la première adjointe au maire de la commune, et deux passagères, Marie-José Treillou et Nathalie Marroig, étaient conseillères municipales. Seul le corps de Nathalie Marroig avait été rendu à la famille, et repose aujourd'hui dans le cimetière du village. Son mari, ainsi que celui d'Anne Grimout, assisteront au procès.
La disparition de ces trois amies avait provoqué une vive émotion dans le village. Trois stèles ont été érigées en leur hommage dans le cimetière communal.
Avec AFP