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"J'ai dit quelque chose d'inexact"
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©Sénat
Protocole sanitaire strict, sans test
Interrogée par Olivier Paccaud, sénateur (LR) de l'Oise, Florence Parly a indiqué que les militaires avaient été "soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict, mais qui en effet ne comprenait pas de tests". Une partie des 18 personnels navigants avaient été placés, à leur retour, en chambre individuelle et prenaient leurs repas dans une salle dédiée. Les autres étaient rentrés dans leur famille avec consigne de prendre leur température deux fois par jour pendant 14 jours."Je ne peux pas vous le garantir, mais c'est la consigne qui a été donnée", soulignait Bruno Cunat le 16 septembre dernier. Ces militaires avaient été détachés à l'accompagnement du rapatriement de 180 ressortissants français en provenance de Wuhan, foyer mondial de l'épidémie, le 31 janvier dernier.N’étant pas médecin, je vous prie d’excuser le caractère un peu raccourci de ma formule
À la recherche du patient zéro
"À ce moment-là, le dogme n'était pas de tester tout le monde, a précisé Maryline Gygax, directrice de service de santé des armées, également présente au palais du Luxembourg, mais de tester les patients symptomatiques." Or les personnels navigants de l'unité Esterel n'étaient pas sorti de l'avion à Wuhan, et n'étaient jamais entrés en contact avec les ressortissants, qui eux-mêmes n'étaient pas symptomatiques et avaient été testés négatifs à deux reprises. C'est du moins ce qu'avait déclaré l'ex-commandant de la base 110 aux sénateurs, propos confirmés ce 22 septembre par la ministre des Armées.Le "patient zéro" aurait-il pu être un militaire de la base aérienne de Creil ? Pour Florence Parly, comme pour Bruno Cunat une semaine plus tôt, la question ne se pose même pas. Les premiers cas de Covid-19 détectés à Crépy-en-Valois "sont survenus avant de survenir sur la base, entérine-t-elle. Je crois pouvoir vous dire que le patient zéro ne se trouvait probablement pas dans la base de Creil."
Rapport préliminaire incomplet
Reste tout de même un point conséquent d'incertitude soulevé par Olivier Paccaud. Celui des matelots qui avaient séjourné sur la base avant d'intervenir, les 5 et 6 février, au lycée Jean-Monnet de Crépy-en-Valois. Intervention qui ne figure pas dans le rapport préliminaire émanant de l'Agence régionale de santé (ARS). "À partir de là, on peut malheureusement supecter beaucoup de choses", signale le sénateur.Avant de revenir sur les propos de la ministre, qui disait comprendre "la curiosité des habitants de l'Oise". "Ce mot me choque, a-t-il réagi. Les habitants de l'Oise ne sont pas victimes d'une maladie de curiosité. Ils veulent la vérité." Florence Parly s'est immédiatement excusée, affirmant qu'elle n'y voyait "aucune forme de mépris".