À partir de lundi 13 décembre, les urgences de l'hôpital de Senlis dans l'Oise ferment pour une durée indéterminée faute de personnel. Les patients seront redirigés vers l'hôpital de Creil, à une quinzaine de kilomètres de là.
Face au manque de personnel médical et paramédical, l'Agence régionale de santé (ARS) a pris la décision de fermer les urgences de l'hôpital de Senlis dans l'Oise à compter de lundi 13 décembre.
Déjà, cet été, les urgences avaient été fermées durant les mois d'août et septembre pour les mêmes raisons. Une première pour ce service.
Désormais, aucune date de réouverture n'est annoncée. De ce fait, le personnel est transféré à Creil, tout comme les malades. L'équivalent d'un bassin de vie de 100 000 habitants se retrouve ainsi privé d'accès aux soins d'urgences, soulignent les syndicats du Groupe hospitalier public du sud de l’Oise (GHPSO).
"Si une personne fait un AVC, elle a le temps de mourir"
Une situation inconcevable pour les membres du personnel soignant épaulés par certains élus locaux. Samedi 11 décembre, une manifestation a regroupé près de 200 personnes devant l'établissement de soin.
Parmi elles, David, ambulancier au SMUR de Senlis depuis 20 ans. "Quand on voit les délais de route que l'on a pour intervenir dans certains secteurs, où parfois on peut mettre 40 minutes à intervenir, on se dit que par rapport aux patients qui font un malaise cardiaque, ce n'est pas leur donner de chance parce qu'on va rajouter encore 15 minutes en partant de Creil", explique-t-il.
"La commune plus au sud-ouest est à 60 kilomètres de Senlis, donc si les patients vont à Creil c'est 70 kilomètres, abonde Gilles Sellier, maire (LR) de Nanteuil le Haudoin. Si une personne fait un AVC, elle a le temps de mourir."
"Il faut impérativement arrêter cette fuite"
Pour pouvoir rouvrir le service, il faut donc trouver du personnel dans un contexte où les moyens ne sont pas suffisants. "Il faudrait au moins 4 médecins urgentistes d'après l'ARS, mais pour le moment on ne les a pas, indique Pascale Loiseleur, maire (DVD) de Senlis. Il faut absolument les trouver rapidement pour pouvoir rouvrir ce service qui est nécessaire. Le personnel paramédical s'en va aussi. Il faut impérativement arrêter cette fuite."
Une situation qui n'est pas seulement constatée à Senlis comme le souligne le député de la Somme, François Ruffin. "On a décidé de réduire d'un milliard d'euros dans le budget de la sécurité sociale, l'argent confié aux hôpitaux. On a décidé en un an de crise Covid de supprimer 5700 lits. On créé 0 poste de réanimateur. Tout ça après avoir fait les grands discours sur les héros en blouses blanches et la nation reconnaissante."
Concernant les urgences de Senlis, le dossier est désormais sur la table du ministre de la Santé Olivier Véran et de l'Agence régionale de santé.