Fête de la vertu dans l'Oise : la bataille des pétitions

Face à la polémique qui enfle, les deux camps se mobilisent sur le web.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
"Laissez les filles tranquille". Tel est le nom de la pétition en ligne s'opposant à la fête de la Rosière, organisée à Salency en 2019. Une fête "révoltante" qui véhicule une "définition rétrograde et insultante" de la vertu selon Laélia Veron, chercheuse et membre de l'association féministe "Les éffronté.e.s" à l'initiative de cette pétition, qui a atteint les 30.000 signatures en quelques jours. 
 
Instituée en 1823, cette fête traditionnelle récompense chaque année une jeune femme "méritante", sur des critères tels que la vertu, la piété, la modestie, mais aussi... La virginité. Si ce dernier critère a été aboli, le retour de cette fête, qui n'avait pas eu lieu depuis 1987 dans le village, divise sur les réseaux sociaux. 
 
Laélia Veron dénonce des critères sexistes, et un "catalogue de clichés sexistes, parce qu'ils pèsent sur les femmes et non sur les hommes: être dévouée, être souriante, en gros être potiche."
 
Pour Bertrant Tribout, membre de la Confrérie Saint-Médard et organisateur de l'événement, les critères importants pour devenir Miss Rosière 2019 sont "le dévouement à sa famille, la disposition à faire le bien et à éviter le mal, être toujours de bonne humeur et souriante... être quelqu'un de sympathique au final ! Et ces choses-là se savent, on est un petit village."

Mais "les femmes n'ont pas conquis leurs droits en étant 'toujours de bonne humeur et souriantes"', s'indigne Laélia Veron, qui insiste : "nous avons vocation à être autre chose que les potiches de Bertrand Tribout." 
   

Contre-pétition

L’association organisatrice a, à son tour, lancé mercredi une pétition en ligne "Pour le maintien de la tradition et du patrimoine du village". Celle-ci n'a recueilli que 145 signatures pour l'instant.

Bertrand Triboud confie qu'il "comprend difficilement les critiques" : "on me taxe de sexiste mais c'est ridicule. Je ne fais que mettre en valeur la jeunesse !"

Hervé Deplanque, maire de Salency, a été contacté par la sous-préfecture qui lui conseille de suspendre toute décision pour l'instant, annonçant que le ministère de l'Intérieur rendrait prochainement un avis consultatif sur le dossier. 

S'il avait de prime abord accepté l'idée d'une telle fête, l'élu tend à retourner sa veste face à la polémique qui enfle. "Je trouverais dommage que le maire se laisse intimider par des personnes qui en réalité ne représentent pas l'opinion du village. Parmi la centaine de mails de protestation que M. Deplanque a reçu, il n'y en a pas un seul d'habitants de Salency. Finalement ce sont des gens qui ont décidé de passer leur été sur les réseaux sociaux", estime M. Tribout qui appelle à la tolérance. "Il faut que chacun sache que nous sommes énormément soutenus dans notre démarche", ajoute-t-il.

L'organisateur attend entre 2000 et 3000 visiteurs pour la fête de la Rosière. 
 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information