C’est une construction à nulle autre pareille, une fantasmagorie bâtie en béton armé, le château de Boulogne-la-Grasse a été occupé par les Poilus pendant la Grande guerre. Ceux-ci y ont trouvé un cantonnement surprenant, malheureusement pas épargné par les obus et leurs destructions
Un architecte... original
Ce château a été imaginé par un original, Charles de Boulogne.Ce Belge fortuné a acheté le titre de comte en 1890 et estime qu'il lui faut une demeure à la hauteur. Construit avant-guerre, l’édifice devient une attraction. Il a les honneurs du Figaro, enthousiaste : « Le gothique et le roman, le diable et les saints, la légende et l’histoire, l’église et la chevalerie, fraternisent dans la pierre…. »
Pendant la guerre.
Le château est occupé par l’armée française dès septembre 14. Le front n’est qu’à quelques kilomètres. En 1915, il a même les honneurs d’une visite présidentielle. Mais Raymond Poincaré n’est pas séduit par la bâtisse. Il la trouve d’un goût « très douteux ».Les Poilus, eux, s’installent du mieux qu’ils peuvent : corvée de linge dans le bassin, soupe à l’abri des hautes pierres.
Ils s’amusent aussi, à l’occasion. Ils imitent la chimère, copie d’une statue de Notre Dame, et utilisent des toilettes, construites en forme d’escargot.
La tour sert de poste d’observation. Cela n’annonce rien de bon.
En 1918, c’est la grande offensive allemande. Les deux camps se battent pour le château, réduits en lambeaux. L’ennemi s’en est emparé et les canons français tirent sans retenue. Adieux gargouilles et chevaliers.
Il faudra des années pour rebâtir le château. C’est est fini de la splendeur passée.
Source archives :
- Collection privée Christian Riboulet
- BDIC Fonds Valois
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