L'agglomération du Beauvaisis met en place un plan d'action pour faire face à la pollution de l'eau

Les analyses d'eau au cours des derniers mois ont révélé la présence de pesticides, les métabolites de chloridazone. En attendant la construction d'un raccordement à un autre réseau, l'agglomération du Beauvaisis a mis en place un dispositif pour baisser leur valeur sous le seuil de référence.

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Jusque fin septembre, l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France et la préfecture de région avaient mis "sous surveillance renforcée" l'eau du robinet de 105 communes en raison d'une concentration de métabolites de la chloridazone.

Pas de risque pour la santé humaine

Utilisé autrefois pour la culture betteravière, ce pesticide est interdit d'usage et de détention depuis le 1er janvier 2021. Pour autant, ses métabolites se retrouvent en concentration importante dans des points d'eau potable de certaines zones des Hauts-de-France. Parmi elles, La Rue-Saint-Pierre, Litz et La Neuville-en-Hez. Dans ces trois communes situées près de Beauvais, la concentration de métabolites avoisine ou dépasse le seuil de 3 microgrammes par litre d'eau, une "valeur sanitaire transitoire". L'agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) n'a pas encore déterminé de "valeur sanitaire maximale", soit un seuil au-delà duquel l'eau ne doit pas être bue. 

Une solution provisoire

En attendant ce seuil, l'agglomération du Beauvaisis a pris les devants. "Dès lundi, on a mis en place un apport d'eau complémentaire dans le réservoir de Litz, explique Franck Cantin, directeur des eaux et des déchets, pour faire une dilution et amener la valeur sur un seuil largement inférieur à la valeur de référence. Ce sont des camions spécifiques qui sont complètement désinfectés, référencés qui viennent prendre l'eau sur le réseau de Beauvais". Le réservoir dessert les trois communes de Litz, Le Rue-Saint-Pierre et La Neuville-en-Hez. 

Quatre rotations ont été réalisées en deux jours. Cette solution à court terme en attendant la mise en place d'un traitement par charbon actif. "C'est en cours, détaille Franck Cantin. On devrait l'avoir d'ici quatre semaines. Dans ce traitement, quand l'eau passe à travers ce filtre, les métabolites sont bloquées par le charbon actif. Du coup, on distribue de l'eau libérée de ces valeurs".

À plus long terme, l'agglomération du Beauvaisis prévoit la connexion d'une conduite de transfert entre le forage de Bresle et le réservoir de Litz. " Le tracé est fait. On est en phase d'étude. Entre les délais préparatoires et les délais de réalisation, on est sur un délai d'un peu plus d'un an. Mais on est optimiste parce que pendant ce temps-là, on fonctionnera avec le charbon actif".

"L'eau reste potable"

Pas d'inquiétude non plus du côté des mairies. "L'eau reste potable, affirme Tristan Lescuyer, adjoint au maire de Litz. Nous avons distribué de l'eau en bouteilles aux élèves des écoles, mais pas à la population puisque nous avons fait la dilution en camion-citerne".

Pour les communes qui n'auront pas trouvé de solutions, et qui présenteraient un dépassement confirmé de la valeur de 3 microgrammes par litre, l'ARS recommandera aux préfectures des restrictions de la consommation de l'eau du robinet à des fins alimentaires.

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