L'enfer des allergiques aux pollens : "Ça impacte mon quotidien bien que je sois sous traitement antihistaminique toute l'année"

La région Hauts-de-France est en alerte rouge aux pollens au moins jusqu'au 13 juin 2024. Une période compliquée pour les personnes allergiques qui tentent de prévenir les symptômes grâce aux antihistaminiques et qui finissent par se résoudre à vivre avec.

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À Compiègne (Oise), avec le retour du beau temps, l'allée des Beaux-Monts est prisée des promeneurs. En cette saison, dans ce cadre splendide, fleurs et plantes s'y épanouissent. L'occasion d'enfin profiter de l'extérieur pour certains. 

Mais pour celles et ceux souffrent d'allergie aux pollens, cette période est accueillie avec un peu moins d'enthousiasme. Les Hauts-de-France sont placés en alerte rouge, avec un risque allergique particulièrement élevé depuis début juin 2024. 

Éternuements, nez qui coule, yeux rouges, maux de tête...

"Le système immunitaire des allergiques reconnaît des protéines - qui sont à l'intérieur des pollens et qui ne sont pas gênantes à priori - comme des ennemies. Et donc, il déclenche une réaction allergique", explique Antonio Spanu, coordinateur du réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) et lui-même allergique. "On aura le nez qui coule, les yeux rouges, et on risque d'avoir des symptômes respiratoires pouvant aller jusqu'à l'asthme", appuie-t-il.   

Ces symptômes, Florentin Coulon les connait bien. Salarié agricole dans la Somme, il a délaissé les champs pour assister au salon Terre en fêtes, organisé à Tilloy-lès-Mofflaines (Pas-de-Calais). Les animaux ne provoquent aucune démangeaison chez lui, contrairement aux graminées et à certaines essences d'arbres.

Je double la dose pendant les grosses périodes, notamment les foins et la moisson.

Florentin Coulon, employé agricole allergique aux pollens

Depuis dix ans, il doit faire avec "beaucoup d'éternuements, le palais qui gratte, les yeux qui pleurent, un mal de tête, et la fatigue". La tentative de désensibilisation qu'il a entreprise n'a malheureusement pas fonctionné pour lui, alors il doit faire avec.

"Ça impacte mon quotidien bien que je sois sous traitement antihistaminique toute l'année et que je double la dose pendant les grosses périodes, notamment les foins et la moisson", constate Florentin Coulon. "C'est un peu l'obligation pour continuer à travailler et à profiter pleinement de la passion."

Une personne sur deux allergique d'ici à 2050

Comme lui, plus de 30% des de la population adulte française souffre d'allergie aux pollens. En 2050, 50% de la population mondiale pourrait être concernée en raison du réchauffement climatique, de la pollution et de l'urbanisation, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Pour se protéger des pollens, le RNSA recommande quelques gestes à adopter. 

La fatigue provoquée par les médicaments

Pour Hugo Pillon, ses allergies aux graminées et au bouleau ont débuté alors qu'il n'avait que 12 ans, entraînant une fatigue physique et morale. Trouver le bon traitement s'est avéré compliqué pour le jeune homme, aujourd'hui âgé de 21 ans. "Ça fait quelques années que je prends un traitement. Au début, je prenais un comprimé qui fonctionnait très bien. Mais au fur et à mesure des années, ça s'est atténué", raconte-t-il. 

C'est très fatigant physiquement et moralement, car on a des courbatures, et on est beaucoup plus vite essoufflé si on fait des efforts.

Hugo Pillon, allergique aux pollens

"Cette année, étant donné qu'il n'avait quasiment plus d'effet sur les allergies et sur les crises, j'ai décidé d'aller voir mon médecin pour changer mon traitement. Et maintenant, je prends une nouvelle molécule qui agit beaucoup plus efficacement sur mon système immunitaire", appuie Hugo Pillon. 

Ses crises sont moins nombreuses et moins fortes, mais n'ont pas disparu. Et les médicaments provoquent des effets secondaires contraignants. "C'est très fatigant physiquement et moralement, car on a des courbatures, et on est beaucoup plus vite essoufflé si on fait des efforts", prévient-il. 

Les allergiques vont devoir prendre leur mal en patience. Le RNSA place les Hauts-de-France, comme une grande partie de la France, en alerte rouge, voire violette, au moins jusqu'au 13 juin.

Avec Dominique Patinec / FTV

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