Alerte rouge aux pollens de graminées dans les Hauts-de-France : "leur pic de pollinisation atteint actuellement son apogée"

Yeux rouges, nez qui gratte, toux... Ces symptômes sont probablement liés à de l'allergie. La région Hauts-de-France est placée en alerte rouge aux pollens de graminées, comme la quasi-totalité du territoire français. Une situation favorisée par la météo pluvieuse de ces dernières semaines.

Si le soleil semble enfin de retour, il marque aussi le développement en masse de pollens de graminées dans la région, placée en alerte rouge, avec un risque allergique particulièrement élevé. 

En cause, la pluie abondante du mois de mai, propice à la croissance des graminées, combinée au retour d'une météo estivale. "La semaine s'annonce très compliquée pour les allergiques aux pollens de graminées à cause d'un temps chaud et ensoleillé qui favorisera l'émission des fortes concentrations de pollens dans l'air", annonce le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui publie cette carte où les Hauts-de-France virent au rouge foncé. "Le gros pic va arriver, on a dépassé le seuil de risque élevé", ajoute Antonio Spanu, coordinateur du réseau.

Les graminées, c'est quoi ?

Les graminées regroupent des milliers d'espèces d'herbacés. Elles ont besoin du vent pour transporter leurs pollens et ainsi se reproduire (pollinisation). "Leurs grains de pollens très petits et légers sont dispersés par le vent sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres", indique Atmo Hauts-de-France. On peut les retrouver dans les jardins, les champs, les pelouses, les forêts, sur des ronds-points, des accotements de route... Il est donc quasi impossible de ne pas y être exposé. 

Même en petite quantité dans l’air, le pollen de graminées a un potentiel allergisant élevé et peut suffire à déclencher une réaction allergique. Les espèces les plus allergisantes comprennent la fléole, le pâturin, l’ivraie, le dactyle, la fétuque, et bien d’autres. Son "pic de pollinisation atteint actuellement son apogée", communique Atmo Hauts-de-France.

Pour Béatrice Benabes, allergologue à Amiens et vice-présidente d'Atmo, ces allergènes se développent d'autant plus à cause de la pollution atmosphérique : "le temps est plus doux qu'avant, ce qui modifie la végétation et la pollinisation des plantes". Sous une atmosphère plus riche en CO2, les plantes produiraient plus de grains de pollen. 

Comment s'en prémunir ?

Crises d'éternuement, nez qui gratte parfois bouché ou qui coule, yeux rouges qui démangent ou larmoient, voire une respiration sifflante, voilà les réactions allergiques observables en cas d'allergie aux pollens.

Pour se protéger de crises allergiques, voici quelques conseils :

•  Se rincer les cheveux en rentrant chez soi pour éviter d’apporter des pollens à l’intérieur.
•  Aérer les pièces de la maison tôt le matin ou tard le soir, lorsque les concentrations de pollens sont plus faibles.
•  Éviter les activités sportives à l’extérieur.
•  Porter des lunettes de soleil à l’extérieur pour protéger les yeux des pollens.
•  Éviter les sorties prolongées en plein air, surtout lors des pics de concentration de pollens (entre 10h et 16h).
•  Éviter de faire sécher le linge à l’extérieur.
•  Garder les vitres des voitures fermées.

En cas de symptômes allergiques sévères, consulter un médecin ou un allergologue pour adapter vos traitements.

"L’exposition de la population aux pollens constitue un enjeu de santé publique compte tenu du nombre de personnes concernées par des allergies", indique le ministère de la Santé sur son site internet.

Un nombre en augmentation. Selon le RNSA, en France, 30% de la population adulte est allergique aux pollens et "d'après les statistiques, en 2050, 1 français sur 2 sera allergique aux pollens", prévient Béatrice Benabes.