Allergies au pollen : "avec le réchauffement climatique, la saison dure trois semaines, voire un mois de plus"

Alors que le printemps est la saison traditionnelle de la circulation des pollens, à quelques jours de l'été, le risque d'allergie reste élevé dans les Hauts-de-France. Avec le réchauffement climatique, la saison des pollens s'allonge tandis que le nombre de personnes allergiques explose.

Chaque année, à l'arrivée des beaux jours, un tiers des Français, a le nez qui coule, se frotte les yeux, éternue, voire souffre de difficultés respiratoires. Une proportion qui pourrait augmenter à l'avenir. D'après le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) 50% de la population française sera allergique aux pollens en 2050.

Prévision partagée par Catherine Quéquet, allergologue, auteure de l'ouvrage Les nouvelles allergies : "on observe une explosion du nombre de personnes allergiques cette année et cela ne devrait pas aller en s'arrangeant avec le réchauffement climatique et l'allongement de la période de pollinisation".

Une croissance déjà en marche dans les Hauts-de-France. Dans son bulletin de surveillance épidémiologique sur l'asthme, les allergies et les conjonctivites, Santé Publique France observe une hausse marquée des recours aux soins pour allergie, aussi bien chez les enfants que chez les adultes, et parle d'une "recrudescence inhabituelle des consultations (...) avec des niveaux supérieurs aux années précédentes."

Des pollens plus nombreux 

Une étude menée par le RNSA et l'Observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC) montre qu'en 30 ans, la quantité de pollens de bouleaux émise dans l'air a augmenté de 20% en France.

Un arbre particulièrement présent dans les Hauts-de-France. D'après Pollin'air, réseau de bénévoles formés à reconnaître les pollens allergisants, le bouleau arrive en deuxième position, juste derrière le noisetier. "Dans le Nord, il y a énormément de bouleaux, une espèce dont les pollens sont particulièrement allergisants, précise Catherine Quéquet, et qui deviennent de plus en plus agressifs." Effet méconnu de la pollution atmosphérique : la hausse de la concentration en CO2 rend les pollens plus allergisants. 

Une saison des pollens plus longue 

"Quand j'ai commencé à exercer dans les années 90, nous pouvions dire aux patients quand débutait et terminait la saison des pollens d'arbres, puis la saison des graminées et ainsi de suite, explique l'allergologue, aujourd'hui c'est très difficile, car les pollinisations se chevauchent."

En raison de la hausse des températures, certaines espèces fleurissent dorénavant plus tôt. Là où la période des allergies s'étalait auparavant de l'arrivée du printemps à l'automne, elle pourrait dorénavant durer de février à octobre. "Avec le réchauffement climatique, la saison des pollens dure trois semaines voire, un mois de plus à l'avenir".

Cette année déjà, la saison des pollens est arrivée précocement, dès le début du mois d'avril. "Avant, les noisetiers arrivaient vers février, mars. Maintenant, c’est un mois plus tôt", expliquait en avril dernier une autre allergologue, Béatrice Benabes, à Amiens.

Un nouveau phénomène : l'asthme d'orage

L'asthme d'orage est un phénomène "connu" qui provoque "des crises d'asthme ou des détresses respiratoires juste avant un orage ou au moment de l'orage" d'après le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). En cause ? Des conditions météorologiques spécifiques : "avec le vent et l'humidité, les allergènes contenus dans les pollens se dispersent plus facilement. Les orages provoquent une fragmentation des pollens." Très nombreuses dans l'air et plus fines - car fragmentées - les particules de pollens s'introduisent plus facilement dans les bronches et provoquent des réactions allergiques aiguës. 

Dans le cas de vigilance aux orages et d'alerte aux pollens, les Agences régionales de santé recommandent aux personnes asthmatiques, allergiques ou avec des pathologies respiratoires d'éviter les déplacements ou les efforts physiques.

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