Résident d’un Ephad mort dans un champ. La famille a rencontré la direction : "Pour nous ils étaient responsables de sa sécurité"

Jean-Paul Dumont, la soixantaine, avait disparu depuis le début du mois de juillet. Résident de l'Ehpad Bellifontaine, il a été retrouvé mort dans un champ. Sa famille pointe la responsabilité de l'établissement et envisage de porter plainte.

Le 22 juillet dernier, le corps de Jean-Paul Dumont était retrouvé dans un champ de la commune de Beaulieu-les-Fontaines, dans l'Oise. La parcelle était située à 3 km de l'Ehpad Bellifontaine où cet homme de 67 ans, résidait.

Il avait disparu de l'établissement depuis le 7 juillet. Plusieurs battues ont été organisées par la gendarmerie pour tenter de le retrouver. Les recherches sur le terrain ont cessé le 11 juillet, mais l'enquête a continué.

"Il y avait des risques de fugues, c'était indéniable"

Atteint de schizophrénie, l'homme avait arrêté son traitement depuis le printemps dernier. Il était à l'Ehpad depuis deux ans aux côtés de sa mère atteinte d'Alzheimer.

"On savait que même s'il avait repris son traitement depuis peu, il y avait encore des risques de fugues, c'était indéniable, atteste Cécile Dumont, la sœur de Jean-Paul. On l'avait signalé à plusieurs reprises à l'Ehpad." Selon elle, le traitement avait un effet limité, son frère avait expliqué entendre des voix et commencer à avoir des hallucinations depuis peu. Sa dernière hospitalisation remontait à 2005.

Pourtant, dans la nuit du 7-8 juillet, personne ne passe dans la chambre de Jean-Paul pour vérifier qu'il s'y trouve bien. Il est aperçu pour la dernière fois au moment du repas. Et sa disparition est constatée par le personnel soignant au petit matin, vers 5h30.

"L'Ehpad était responsable de sa sécurité"

L'autre sœur de Jean-Paul, Delphine Carrier, assène : "C'est quand même un établissement médicalisé, on ne comprend pas avec ses antécédents qu'ils aient laissé notre frère sans surveillance. Eux, ils se retranchent derrière cette fameuse "liberté" des résidents". Pour nous ils étaient entièrement responsables de sa sécurité."

L'établissement leur a spécifié que leur frère avait demandé à ne pas être dérangé la nuit. Mais pour sa fratrie, si l'équipe de nuit avait signalé sa disparition rapidement, "il aurait sans doute eu plus de chances d'être retrouvé vivant".

Contacté par la rédaction de France 3 Picardie, le centre hospitalier de Compiègne-Noyon dont dépend l'Ephad de Beaulieu-les-Fontaines refuse de commenter.

Florence Favre, la directrice adjointe de cet établissement, a cependant précisé : "L'EHPAD ne peut pas divulguer d'informations qui relèvent du secret médical. La prise en charge est restée conforme. L'EHPAD poursuit les échanges avec la famille pour répondre à ses questions."

La fratrie envisage de porter plainte

Lors d'un récent rendez-vous, au lendemain des obsèques de Jean-Paul, les sœurs racontent que l'établissement s'est contenté de leur répondre qu'elles "pouvaient retirer leur mère si elles voulaient et qu'ils ne prendraient plus de patients schizophréniques".

Non convaincues des différents échanges qu'elles ont eu avec les membres du personnel, les trois sœurs de Jean-Paul envisagent de prendre un avocat et de porter plainte pour obtenir des réponses à leurs questions et pour "éviter qu'un drame similaire ne se reproduise".

Avec Gontran Giraudeau / FTV

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