Arrivé troisième au 1er tour, Maxime Minot, député sortant LR, refuse de se désister et demande à Loïc Pen (PCF-NFP), arrivé deuxième, de se retirer pour assurer une défaite du Rassemblement national au second tour des législatives anticipées. Le candidat PCF a décliné, jugeant la situation "pathétique".
C'est une véritable douche froide pour Maxime Minot. Le député sortant de la 7e circonscription de l'Oise a terminé en troisième position des scrutins avec 21,52%, contre 40,43% pour le candidat RN David Magnier et 27,18% pour celui du Nouveau Front populaire, Loïc Pen.
Pour autant, il ne se désistera pas pour laisser place à un duel NFP-RN. Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, il affirme être "le seul à pouvoir faire barrage au RN".
"La forte proportion des voix de droite sur notre territoire ne laisse aucune chance au candidat du Front populaire. Un désistement de ma part assurerait automatiquement un siège au candidat du RN à l’Assemblée nationale", poursuit-il.
"Loïc Pen doit se retirer"
Selon Maxime Minot, "si l'essence du Nouveau Front populaire est d'empêcher la victoire du RN", alors Loïc Pen doit se retirer de la course à l'Assemblée nationale. Le maintien de sa candidature est un "risque" qui assurerait la victoire du parti de Jordan Bardella.
Il qualifie par ailleurs David Magnier de "candidat itinérant" qui fait "opportunément étape" dans la 7e circonscription de l'Oise, dans lequel "il ne vit pas et ne vote pas". Le député sortant rappelle que deux ans auparavant, son adversaire du RN s'est présenté dans la 1ère circonscription de l'Oise.
"Je souhaite continuer à défendre vos intérêts et ceux de notre territoire avant toute autre considération, comme j’ai pu le démontrer au cours des 7 dernières années !", ajoute-t-il.
De son côté, David Magnier juge nécessaire de "voter utile pour l'alliance du camp national" autour de son parti afin de "lutter contre le danger de l’extrême gauche et contre l’inexistence de Maxime Minot".
Soutenu par Xavier Bertrand
Malgré sa 3e position et la logique selon laquelle il faudrait qu'il se retire, le député sortant est soutenu par Xavier Bertrand (LR), président de la région Hauts-de-France. "Si vous voulez battre le Rassemblement national, c'est une candidature comme celle de Maxime qui peut l'emporter au second tour (...), parce qu'il est implanté, parce qu'il est connu. Il peut faire la différence, appuie-t-il. Au second tour, il y aura une reconfiguration totale. La vraie question, c'est que si on veut quelqu'un contre le RN, le seul qui puisse le faire, c'est Maxime. C'est quelqu'un à qui on peut vraiment faire confiance et en plus dans les moments difficiles qu'on va connaître, il faut des gens expérimentés et solides, avec beaucoup de sang-froid."
"C'est un déni de réalité", répond Loïc Pen
Par post Facebook interposé, Loïc Pen explique que Maxime Minot "est arrivé largement derrière" sa candidature lors du premier tour et devrait le soutenir. Toutefois, il a fait un "choix inverse, malgré l'évidence des résultats, c'est un déni de réalité, c'est sa responsabilité".
Pour lui, le choix du député sortant est "une histoire de politique-fiction le présentant comme le plus rassembleur, pourquoi ne pas tout oser... Il pourrait même demander au RN de retirer sa candidature".
Face à ce qu'il qualifie de "situation pathétique", il en appelle à un large front républicain derrière sa candidature pour ne pas laisser basculer la circonscription à l'extrême droite. "La 7e circonscription peut être de celles qui empêcheront le RN d'avoir une majorité. Tous et toutes en campagne !", conclut le candidat.
Dans l'Oise, le Rassemblement national arrive en tête du premier tour de ces élections législatives dans toutes les circonscriptions.