En ce début d'année 2023, plusieurs parents d'élèves se mobilisent contre la carte scolaire 2023 de l'académie d'Amiens. Si la version définitive n'est pas encore connue, de nombreux syndicats dénoncent d'ores et déjà 192 fermetures de classes, envisagées dans les écoles pour la prochaine rentrée de septembre.
Des élèves portant des maillots "Touche pas à mon école", des affiches "Nous ne sommes pas des chiffres" et une opération "école morte"… Jeudi 2 février, des dizaines de personnes ont affiché leur opposition à la fermeture d'une classe de l'école Saint-Exupéry, située à Noyon, dans l'Oise.
"Nous pensons que si des classes ferment, cela va poser des soucis au niveau de l'enseignement", déplore Bertrand Etoughe, parent d'élève. "On imagine qu'il y aura des classes surchargées alors que, des fois, des élèves ont des difficultés et l'enseignant doit s'en occuper individuellement."
Pétition à la main, l'association de parents d'élèves Les Petits princes a été reçue en mairie.
"À voir sur quels leviers on peut agir. C'est sûr que c'est une école en zone REP, on va plaider le fait que ce sont parfois des enfants qui ont des difficultés et qui ne doivent pas être trop nombreux dans les classes […] On va vous tenir au courant", leur a assuré Sandrine Dauchelle, maire de Noyon.
Une mobilisation payante
Tous ont espoir de connaître le même destin que le regroupement scolaire d'Antheuil-Portes, également située dans l'Oise.
Une classe de maternelle, initialement vouée à disparaître, pourrait finalement être sauvée. "'Au nom de l'équité départementale', l’Éducation nationale renonce finalement au projet de retrait d'enseignant qui était à l'étude", a annoncé la mairie de Margny-sur-Matz, le 30 janvier, dans un post Facebook.
François Ruffin, député (Picardie Debout) de la Somme, leur avait apporté son soutien dans un communiqué : "La disparition d'une classe au sein de cette école entraînera mécaniquement une augmentation des effectifs dans les autres classes. Et qui sera pénalisé ? Nos enfants, des plus au moins fragiles."
Les fermetures et ouvertures de classes envisagées
Si les actions se sont multipliées dans l'Oise ces dernières semaines, c’est parce que le département est considérablement impacté par la nouvelle carte scolaire, actuellement en cours de discussion. Cette dernière pourrait établir d'importants changements pour la rentrée 2023.
La raison ? L'académie d'Amiens connaît une baisse importante de la démographie depuis plusieurs années. En septembre prochain, elle prévoit une perte de 3 800 élèves dans le 1er degré, par rapport à la rentrée 2022.
Il faut absolument se mobiliser partout ! Rien n'est encore fait !
Snuipp Fsu Oise
Pour l'heure, le syndicat a comptabilisé 107 fermetures de classes potentielles, pour 26 ouvertures. "C'est une catastrophe", souffle Guillaume Gressier, co-secrétaire.
Dans le département de l'Aisne, toujours selon le Snuipp Fsu, 41 fermetures de classes seraient prévues, pour 12 ouvertures.
Enfin, dans la Somme, l'intersyndicale du 1er degré s'est réunie jeudi 2 février. Les différentes organisations ont symboliquement refusé de "participer à l’élaboration d’une carte scolaire dans laquelle apparaissent 44 fermetures de classes."
142 postes supprimés
Moins d'élèves, moins de classes et moins d'enseignants. "Cette baisse de la démographie ne sera répercutée que très partiellement sur les emplois dont disposera l’académie l’année prochaine", assurait le rectorat, dans un communiqué du 19 janvier.
Dans le premier degré (école primaire), 77 postes seront supprimés : 40 équivalents temps plein (ETP) dans l'Oise, 20 dans la Somme, 17 dans l'Aisne.
Le second degré est également concerné, avec 65 suppressions : 13 ETP vont disparaitre dans les collèges de l'Oise et de l'Aisne, 21 dans la Somme, 21 dans les lycées sur les trois départements.