L’entreprise était en cessation de paiement depuis janvier. La commune perd l'une de ses plus importantes entreprises.
Mercredi 18 juillet, les 88 salariés du fabricant d’engrais situé à Ribécourt-Dreslincourt dans l'Oise, ont appris la mauvaise nouvelle. Le tribunal de commerce de Lille a rejeté l'offre de reprise de l'usine, entraînant de facto la liquidation judiciaire de "la Seco", comme on l'appelle dans le coin.
L'offre de reprise en question, portée par le management, qui était à la recherche d’environ 800 000 euros pour financer son projet, n'a pas convaincu les juges. Pourtant, plusieurs salariés avaient décidé de participer au capital de la nouvelle société, avec notamment le soutien des élus locaux, le maire de Ribécourt, la député Carole Bureau-Bonnard et le président de la région Hauts-de-France.
C'est avec beaucoup de tristesse que nous annonçons la mise en liquidation de SECO Fertilisants. Le tribunal nous a laissé poursuivre notre activité jusqu'au 31/08 afin d'honorer nos commandes. Nous tenions à remercier nos clients qui nous ont fait confiance jusqu'au bout
— SECO Fertilisants (@secofert) 18 juillet 2018
L’entreprise était en redressement judiciaire depuis le 17 avril et le tribunal a autorisé la poursuite d’activité jusqu’à la fin d’août. L’entreprise a réalisé 57 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017, pour un résultat net négatif de 1,5 million d’euros.
Les syndicats pointent les actionnaires du doigt
Les membres de l'intersyndicale CFTC-CFDT-CFE-CGC attribuent cette situation à la stratégie des actionnaires de l'entreprise, propriété, depuis 2007, de deux leaders mondiaux de la chimie : le belge Prayon, spécialiste de la fabrication d'acide phosphorique et le norvégien Yara, groupe norvégien numéro 1 de la production d’engrais azotés.
Une opinion partagée par le maire SE de la commune Jean-Guy Létoffé : "Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage…", déclare l'élu, ajoutant que "[la situation est NDLR] dramatique pour la vie locale. Beaucoup de ces employés vivent ici, leurs parents ont travaillé dans cette usine et parfois des couples y travaillaient encore."