Une députée de l'Oise souhaite mettre en place un "bus santé" de médecine dans le département. Objectif, pallier la désertification médicale en zone rurale. Problème, le projet ne fait pas l'unanimité chez les médecins.
Agnès Thill, députée LREM dans la deuxième circonscription de l'Oise, souhaite mettre en place un bus de santé itinérante dans les communes rurales de sa circonscription. La Région a donné son accord de principe. L'Ordre des médecins en revanche, s'il approuve l'aspect préventif du projet, s'oppose au curatif.
"Médecine foraine" contre "détresse médicale"
Le président du Conseil de l'ordre des médecins de l'Oise dénonce une "médecine foraine" et base son opposition sur le Code de déontologie. L'article 74 interdit "l'exercice de la médecine sans lieu d'exercice permanent, sans moyen technique adapté. Les consultations sont données dans des lieux divers".
Une opposition qu'Agnès Thill a du mal à comprendre. "On est dans une telle détresse médicale ! Je vois tellement de mamans désespérées, seules avec leurs enfants malades..."
La députée a rendez-vous avec l'ARS le 10 mai et compte rencontrer des représentants de l'Ordre des médecins afin de "trouver une solution ensemble". "Qu'ils ne soient pas d'accord, admettons. Mais je voudrais qu'ils proposent un alternative", commente la députée LREM.
Deuxième tentative
Dans le département, on compte 30 médecins pour 10 000 habitants, contre 52 en moyenne ailleurs en France. En 2010, un projet similaire avait été proposé par la Mutualité de Picardie en partenariat avec la Sécurité sociale et bloqué par l'Ordre des médecins.
Un tel bus tourne déjà dans l'Aisne et bientôt dans la Somme. Dans ces deux départements, les initiateurs du projet n'ont rencontré aucune difficulté avec les Conseils de l'Ordre locaux.