Depuis 5h ce matin, les centres pénitentiaires de Beauvais et de Liancourt dans l'Oise sont en grève contre la réforme des retraites. Plus rien n'entre ni ne sort : pas de parloirs ni d'escortes judiciaires.
Les premiers grévistes sont arrivés vers 5h ce mardi matin. Ils ont bloqué l'accès à la prison de Beauvais dans l'Oise avec des feux de palettes. Sur 80 agents de service ce jour, les deux tiers ont participé au blocage. Le personnel pénitentiaire n'ayant pas le droit de grève, certains sont venus sur leur jour de repos, d'autres sont restés après leur service de nuit ou sont arrivés avant leur prise de service. Un mouvement à l'appel de FO, le seul syndicat représenté au centre pénitentiaire de Beauvais, contre la réforme des retraites.
"On est contre cette réforme d'une manière générale. L'âge pivot, la retraite à points. Tout ça, on est contre. Les retraites coûtent trois fois moins chères que la fraude fiscale. On discipline les gens disciplinables comme toujours, explique Yannick Lenglet de FO. Et pour notre profession plus particulièrement, on est inquiets à propos du 1/5ème : tous les 5 ans, on a une année de cotisation en plus : pour 5 ans travaillés, on en cotise 6. C'est limité à 5 fois. Avec ce système, on peut partir 5 ans plus tôt que l'âge légal. C'est pour compenser la pénibilité de notre emploi. Mais avec cette réforme des retraites, on n'est pas sûrs que ce soit maintenu."
Avec ce mouvement de grève, aucun parloir n'est possible ni aucune escorte judiciaire dans toute la région : les agents emmenant les prisonniers de toutes les prisons des Hauts-de-France vers les tribunaux ou les bureaux des juges d'instruction de toute la région sont basés à la prison de Beauvais.
Même mouvement social à la prison de Liancourt : sur les 89 agents au tableau de service ce mardi, 70 bloquent le centre pénitentiaire.
Une grève qui va retarder la tenue de la Commission Administrative Paritaire (CAP) programmée ce jour, les magistrats ayant été empêchés d'entrer. La CAP accorde des permissions de sortie aux détenus. Une décision particulièrement attendue à la veille des fêtes de Noël.
La grève dans les prisons est pour le moment reconductible. Les représentants nationaux des personnels pénitentiaires doivent être reçus mercredi 17 décembre au ministère de la justice.