Remise en état par des bénévoles, l'église Saint-Martin de Fresnoy-le-Luat dans l'Oise célèbre sa première messe depuis 30 ans

Fermée depuis près de trente ans pour des raisons de sécurité, l'église Saint-Martin de Fresnoy-le-Luat, dans le sud de l'Oise, a pu de nouveau accueillir les fidèles pour la messe du 11 novembre. Il aura fallu six mois aux bénévoles pour la remettre en état.

Ils ont en quelque sorte remis l'église au centre du village. Après six mois de labeur, une trentaine de bénévoles de Fresnoy-le-Luat ont remis en état l'église Saint-Martin, fermée depuis trente ans pour des raisons de sécurité. Le bâtiment sacré, dont le clocher du XIIIème siècle est classé monument historique, commençait à tomber en ruines, au grand dam des habitants. Il n'était même plus possible de pénétrer dans l'église sans prendre de risque.

Six mois de travail acharné, "ça a créé du lien social"

Sous l'impulsion du nouveau maire, c'est d'abord la voûte qui a été consolidée, pour un budget de 80 000 euros, largement subventionné. Ce sont ensuite des bénévoles qui ont pris le relais : chaque samedi pendant six mois, ils se sont retrouvés à l'église pour lui redonner sa splendeur d'antan.

"On a eu la chance d'avoir un couvreur qui a fait du bon travail en remettant du zinc sur la sacristie et en fermant les vitraux avec du polycarbonate, ce qui a permis de mettre l'église hors d'eau et hors d'air, explique Martin Roland, bénévole. Après, c'est le travail des bénévoles. On a repiqueté les murs, remonté du dallage, il y a eu du travail d'étayage et de consolidation parce qu'il y avait des infiltrations..." Et la liste des tâches continue. Un gros travail de nettoyage a également dû être entrepris : depuis des décennies, les pigeons y entraient par les fenêtres sans vitraux. 

Au-delà du bâtiment, c'est la vie du village qui a retrouvé son éclat grâce à ce projet : "Le samedi, on se retrouvait avec joie. Il a eu du lien social autour de ça, c'était très sympathique", se réjouit Martin Roland. Une autre bénévole confirme : "Souvent, les villages aujourd'hui deviennent des villages dortoirs. Là, ça a créé une osmose entre le village et les deux hameaux qui y sont rattachés."

Une centaine de fidèles pour la première messe depuis 30 ans

Aujourd'hui, s'il reste encore du travail, l'église est prête à recevoir de nouveau du public. Le défi était d'y organiser une messe pour le 11 novembre, jour de la Saint-Martin. Deux jours avant la date fatidique, le linge d'origine a repris sa place sur l'autel. "Il a été entretenu pendant des années par les générations avant nous, et nous on prend le relais, on va essayer de l'entretenir aussi bien qu'elles puisque je pense que ça date du début du siècle dernier", explique Myriam Roland, bénévole. Les statues qui ornaient autrefois les lieux restent quant à elle à l'abri au musée d'art sacré de Crépy-en-Valois, mais des photos de ces statues ont été disposées à leur emplacement originel.

Après ces derniers ajustements, le défi a pu être relevé : la messe a bien eu lieu ! Et les croyants ont répondu à l'appel : ils étaient une centaine à y assister, alors que le village ne compte que 500 habitants.

Pas question de manquer l'événement pour ceux qui ont de beaux souvenirs dans ce lieu. "Quand j'étais jeune, je venais passer les vacances ici, et puis je suis venue me marier ici à l'église, donc c'est touchant pour moi, c'est un peu d'émotion de voir cette église revivre", raconte Martine Ferron, qui a participé au projet. 

Parmi les fidèles ce jeudi matin, certains avaient même vécu la dernière messe à l'époque. "C'est beaucoup d'émotion parce que ça me rappelle des vieux souvenirs. Je suis né à Fresnoy-le-Luat il y a 90 ans, j'ai été baptisé dans cette église, raconte le père du maire du village. Je suis heureux ! Je n'habite plus la commune depuis 25 ans mais je voulais être là aujourd'hui."

De quoi donner du baume au cœur aux bénévoles, dont le travail est loin d'être fini. Il reste beaucoup à faire dans l'église, mais aussi dans les deux autres chapelles de la commune qui sont elle aussi en mauvais état. À terme, la municipalité espère transformer celle du hameau voisin en lieu d'exposition pour l'art moderne.