Rentrée scolaire : un couple d'ostéopathes de l'Oise crée un cartable ergonomique pour soulager le dos des enfants

En raison de cartables trop lourds, de nombreux enfants souffrent de problèmes de dos. Pour contrer ce phénomène, un couple d'ostéopathes de l'Oise a créé des cartables ergonomiques, adaptés à la morphologie des écoliers.

À chaque rentrée scolaire, c'est la même rengaine : les cartables des écoliers et des collégiens sont trop lourds. Les enfants peuvent ainsi subir des problèmes de dos, d'épaules, de hanches ou encore de genoux. Séverine et Arnaud Divay, un couple d'ostéopathes de Clermont dans l'Oise, a donc décidé de créer des "cartables ergonomiques", qui se veulent "adaptés à la morphologie des enfants et des adolescents"

Ostéopathes depuis quinze ans, ils reçoivent beaucoup d'enfants à leur cabinet, suivis pour des scolioses. Un cartable trop lourd ne peut pas créer de scolioses, "qui sont souvent héréditaires ou congénitales", précise Séverine Divay. Mais il peut constituer "un facteur aggravant", que l'ostéopathe veut donc "limiter" avec son innovation. Si on ne peut pas blâmer un sac trop lourd pour tous les problèmes de dos des enfants, les contraintes qu'il exerce sur le corps d'un écolier sont importantes. "La charge, quand elle est trop lourde, s'exerce sur le haut du corps et jusqu'au bassin, ce qui peut entraîner un déséquilibre de la posture", explique Séverine Divay. 

Le poids d'un cartable ne devrait pas excéder 10% de celui d'un enfant

Une circulaire du ministère de l'Education nationale de 2008 reconnaît le poids du cartable comme une question de santé publique. Selon le ministère, le poids d'un cartable ne devrait pas excéder 10% du poids de l'enfant qui le porte. Or, selon la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves, la plupart des cartables de collégiens pèsent plus de 17 % de leur poids. Des efforts ont été fournis pour diminuer le nombre de fournitures scolaires, et des casiers ont été mis en place dans certains collèges. Mais cela reste insuffisant. 

On avait du mal à trouver des cartables adaptés aux gabarits de nos enfants.

Séverine Divay, ostéopathe et co-créatrice de cartables ergonomiques

Séverine Divay et son mari Arnaud, sont parents de trois enfants en école primaire. "Leurs cartables lâchaient, s'usaient. On avait du mal à trouver des cartables adaptés à leur gabarit", détaille Séverine Divay. Quant aux cartables à roulettes, l'ostéopathe n'y est pas favorable. "Pour les tracter, les enfants se mettent dans des positions de rotation du buste", constate-t-elle. Pendant le confinement, le couple réfléchit donc à une façon d'améliorer le confort dorsal des enfants. Ils se lancent en 2021 dans le projet "Bon Chic Bon Dos". Avec l'aide d'ergothérapeutes, ils réfléchissent à la conception d'un cartable ergonomique, réalisent des dessins techniques, et rencontrent un équipementier sportif afin de comprendre les contraintes techniques et d'adapter leur projet.

Des renforts dans le dos et des bretelles adaptées

Ils déclinent ainsi leur cartable en deux tailles pour l'école primaire et ont créé un sac à dos pour le collège. Tous les sacs sont équipés de mousses techniques pour les renforts du dos et de bretelles "mieux positionnées autour des épaules et plus faciles à régler pour les enfants", précise l'ostéopathe. Afin de mieux répartir les fournitures dans le cartable et donc les charges, ils ont aussi mis l'accent sur l'organisation intérieure du sac en le compartimentant. "L'idée est de faire en sorte qu'ils rangent mieux leur matériel pour qu'ils aient moins mal au dos", résume Séverine Divay.

À deux semaines de la rentrée, la jeune entreprise a reçu "50 commandes" de cartables. Le prix de départ est fixé à 180 euros. Une somme conséquente. Séverine Divay en a conscience. "L'idée est d'investir dans du matériel qui dure", justifie-t-elle. Ses produits sont fabriqués dans les Hauts-de-France et personnalisables grâce à des accessoires conçus par trois artisans de l'Oise. "Il faut deux à trois heures pour fabriquer un sac, nous utilisons des matériaux de qualité comme du tissu d'Italie et des fermoirs venus d'Allemagne", souligne l'ostéopathe. À terme, Séverine et Arnaud Divay aimeraient proposer un modèle plus grand, adapté au gabarit des adolescents. 

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