Le coût de la rentrée une nouvelle fois à la hausse pour les étudiants picards, "cela creuse encore plus les inégalités"

À la rentrée 2022, un étudiant picard devra dépenser 2292€ pour s’inscrire, s’équiper, ou encore se loger. Un montant en hausse depuis plusieurs années selon un rapport de la Fédération des associations étudiantes picardes (Faep) publié mardi 16 août.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Avec l’inflation, la rentrée 2022 risque de faire l’objet de dépenses toujours plus élevées chez les étudiants. Chaque année, la Fédération des associations étudiantes picardes (Faep) calcule le coût de la rentrée pour un étudiant non-boursier inscrit en licence dans la région, et n’habitant plus chez ses parents. Dans son nouveau rapport publié mardi 16 août, la Faep estime celui-ci à 2292 €. 

Plusieurs frais sont pris en compte : "D’abord les frais spécifiques : le prix de l’inscription, de la CVEC (ndlr : Contribution vie étudiante et de campus) et les autres dépenses spécifiques à la rentrée. Et les frais quotidiens : le loyer, l’alimentation, les loisirs", précise Paul Lafay, président de la Faep.

Une hausse du coût de la rentrée

Cette année, l’indice du coût de la rentrée a augmenté de 70 € par rapport à 2021. "La hausse est liée à l’inflation de 6 %. Les frais de la vie quotidienne sont ceux qui ont augmenté le plus", explique Paul Lafay.

"Concernant l'alimentaire de manière générale, on relève une forte croissance de 10,42 %. Cette envolée des prix est principalement due à la crise sanitaire, l'inflation et au contexte géopolitique actuel", indique le rapport. Même chose pour les frais liés à l’hygiène, aux vêtements et à l’entretien qui augmentent respectivement de 9,60 %, 1,34 % et 1,42 %.

Concernant le matériel pédagogique (fournitures scolaires), les dépenses augmentent de 15,82 % par rapport à l’an dernier. Le coût moyen du panier s’élève à 304,5 €. "Cette hausse des coûts, correspondant à 42 € est provoquée par l'inflation touchant notamment le prix du papier, cahier ou encore stylo", précise le rapport. Depuis 2017, l'indicateur du coût de la rentrée a subi une variation de +7,68 %.

Un coût de la rentrée qui ne cesse d’augmenter et "creusant encore plus les inégalités", fustige la Faep. "20,8 % des étudiants vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, dont une majorité d’étudiants étrangers", poursuit Paul Lafay.

Le logement, part majoritaire du budget

"40 % du budget mensuel d’un étudiant va vers le logement", rapporte le président de la Faep, évoquant également une hausse de 5 % des loyers sur les différentes villes étudiantes picardes par rapport à 2021. "En France, chaque année, le nombre d’étudiants augmente. Nous devrions passer la barre des 3 millions cette année. Il y a une saturation des logements", explique Paul Lafay. Il poursuit : "À Amiens, les appartements se font de plus en plus rares et les prix explosent, dépassant parfois la barre des 600 €".

Ailleurs, le même problème se pose, mais de manière détournée : "À Soissons-Cuffies, la fac est excentrée. Ce qu’ils ne paient pas en loyer se répercute en transports", poursuit Paul Lafay.

Une réforme du système de bourses et un plafonnement des loyers ?

À la rentrée 2022, les bourses sur critères sociaux seront augmentées de 4 % et les APL de 3,5 %. "Cette augmentation est clairement insuffisante et ne couvre pas les besoins des étudiants", fustige le rapport.

"Nous demandons au gouvernement une refonte du système de bourse, ambitieuse et profonde. Pas seulement 4 %, ni une simple aide ponctuelle de 100 €. Cette réforme était promise par Emmanuel Macron", soutient Paul Lafay.

La Faep revendique également un encadrement des loyers sur le territoire picard, la mise en place de logements provisoires ou d’urgence pour les étudiants déboutés de leur demande de logement Crous et l’exonération des frais d’inscription à la fac pour les étudiants internationaux. "Être étudiant en France en 2022 ne devrait pas être synonyme de précarisation", conclut Paul Lafay.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information