Les étudiants boursiers et autres allocataires de minimas sociaux toucheront une aide de 100 € à la rentrée. Une nouvelle bien accueillie bien que jugée insuffisante face à l’inflation galopante.
À la rentrée 2022, les étudiants boursiers et les allocataires des minimas sociaux bénéficieront bien d’une aide exceptionnelle de 100 €, prévue dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat adopté par le Parlement mercredi 3 août.
Une proposition portée par le gouvernement, mais qui a bien failli, dans la nuit du 2 au 3 août, être supprimée par le Sénat et remplacée par une aide de 150 € réservée aux travailleurs touchant la prime d’activité. De quoi réduire de 4 millions le nombre de foyers concernés.
Cet amendement a provoqué le courroux des sénateurs socialistes et des associations étudiantes : "Que Le Sénat ait décidé d’exclure tout un pan du public précaire, c’est étrange si ce n’est inadmissible. On ne peut pas juste exclure comme ça des millions d’étudiants d’une aide qui leur serait vitale", réagit Paul Lafay, président de la Fédération des associations étudiantes picardes (Faep).
Finalement, en Commission mixte paritaire (CMP), sénateurs et députés ont su trouver un compromis. L’aide exceptionnelle de rentrée sera versée à la fois aux allocataires des minimas sociaux et aux bénéficiaires de la prime d'activité.
Un soulagement" pour Paul Lafay : "Cette aide était vraiment bienvenue pour les étudiants et tous les ménages, car c’est un public précaire".
Des mesures insuffisantes ?
Bien que félicitant la mesure et la revalorisation des bourses de 4 %, les associations étudiantes jugent ces mesures insuffisantes face à une inflation à 6,1 % pour le mois de juillet.
"Pour résoudre le problème de la précarité étudiante, nous aimerions une réforme profonde des aides sociales, que les bourses soient indexées sur l’inflation et que le calcul des droits se fasse en fonction des revenus des étudiants et non des parents", ajoute le président de la Faep. Pour rappel, près de 20 % des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté selon l’Insee. Une précarité exacerbée par la crise sanitaire ces deux dernières années.