Le tribunal de commerce de Lille devait désigner un repreneur pour Office Depot parmi les 13 candidats. Estimant que les offres n'étaient pas suffisamment abouties, l'administrateur judiciaire a demandé un renvoi. L'entreprise, dont le siège est à Senlis, emploie près de 1 600 personnes en France.
L'attente se prolonge à nouveau pour les quelque 1 600 salariés de la chaîne de magasins de fourniture de bureau. Placée en redressement judiciaire le 5 février, l'entreprise devrait faire l'objet d'une reprise. Mais pour l'instant, aucune des 13 propositions qui sont sur la table ne convainquent l'administrateur judiciaire et les représentants du personnel.
Vers un dénouement fin mai
Par conséquent, l'audience a été renvoyée au 25 mai prochain. "C'est bien dans le sens où ça permet de prendre plus de temps pour trouver la meilleure solution, et d'avoir des discussions sereines, explique Sébastien Fournier, délégué syndical central UNSA et secrétaire du CSEC. Mais pour les salariés, c'est anxiogène. Tant qu'il n'y aura pas de dénouement, ce ne sera pas une situation facile pour eux."
Certains d'entre eux ont fait le déplacement depuis Senlis jusque devant le tribunal de commerce de Lille. "On veut montrer qu'on est là, occuper le terrain". Convaincus des qualités de leur entreprise, ils espèrent le moins de suppressions d'emplois possible.
Des offres peu convaincantes pour les représentants des salariés
D'autant que l'inquiétude est encore montée d'un cran ces dernières semaines. Parmi les 13 offres de reprise, une seule sortait vraiment du lot, celle de l'actuel directeur (qui n'est pas le propriétaire). Il proposait de garder une majorité de salariés. Mais finalement, le chiffre est beaucoup moins élevé que prévu. "Nous sommes extrêmement déçus de l'offre de monsieur de Feydeau. Le mois dernier, il parlait de garder 1250 salariés (sur 1600, ndlr). Aujourd'hui, il annonce 875." Un coup dur, étant donné qu'aucune des douze autres offres n'avaient convaincu les représentants des salariés.
Sébastien Fournier explique que deux éléments sont fondamentaux pour qu'il considère l'offre comme acceptable. D'un côté, le nombre de salariés repris, et de l'autre, que l'entreprise soit conservée dans sa totalité et non découpée par activité. "C'est tout ce qui compte pour nous, et d'ailleurs il y a des discussions en cours avec certains repreneurs potentiels pour améliorer les offres dans ce sens-là", explique-t-il.
Une audience d'étape est prévue dans un premier temps, le 11 mai, pour vérifier que les candidats ont bien enlevé de leurs projets les clauses qui ne sont pas recevables juridiquement. Et le nom du repreneur devrait être connu à l'issue de l'audience du 25 mai.