Une policière municipale de 33 ans est décédée à Ronquerolles, à la frontière entre l'Oise et le Val d'Oise jeudi 16 mars. Son compagnon a été interpellé et mis en examen. À Chambly, où elle était investie dans la vie associative, l'émotion est vive. Récit.
Au téléphone, sa voix est fébrile. Fatigué et sous le choc, John Elhaik, président du club de l'Entente sportive Chambly-Persan Basket, croule sous les appels depuis quelques jours : "C'est très compliqué. J'essaie de prévenir les gens du club et les parents. Tout le monde est choqué."
Mathilda, 33 ans, joueuse et coach au sein du club, a été retrouvée morte jeudi 16 mars chez elle à Ronquerolles, une commune du Val d'Oise, à la frontière avec l'Oise. Son conjoint a été interpellé.
La jeune femme, policière municipale à Viarmes, était mère de deux garçons, âgés de 7 et 10 ans, eux aussi licenciés au club de basket isarien. "Elle était très vivante, sportive, gentille. Elle n'avait aucun défaut. On aimerait avoir que des gens comme ça dans le club", se souvient-il.
"Une stupeur"
Le choc, c'est aussi le sentiment qui a gagné David Lazarus, maire de Chambly : "C'est une famille du bassin de Chambly. Je connais la mère de la victime, qui s'est effondrée dans mes bras. [...] Depuis un an, Mathilda était installée avec son nouveau compagnon à Ronquerolles. Il y a une stupeur aussi parce que personne ne s'imaginait ça, on voyait le compagnon venir chercher les enfants, voir les matchs."
Le conjoint mis en examen
Jeudi, l'alerte a été donnée par les collègues de la policière municipale, en poste à Viarmes, inquiets de son absence au travail. Le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie est intervenu dans la matinée au pavillon du couple où le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte. Le conjoint a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Le parquet de Pontoise a ordonné le placement provisoire des enfants de la victime à l'aide sociale à l'enfance et a demandé leur prise en charge et leur évaluation immédiate par l'unité pédiatrique des l'hôpital de Pontoise.
Une cellule psychologique installée
Un premier hommage a été rendu vendredi 17 mars au club de basket. "On attend d'apaiser les choses et on fera un plus grand hommage pour elle dans le club", prévient le président.
Désormais, il faut prévenir les enfants licenciés au club. Leur dernier entraînement a eu lieu la veille du décès. "L'une des difficultés, c’est de faire l'annonce aux enfants. La Parentèle, une association camblysienne, va apporter son aide. Deux membres, dont une psychologue, seront présents. L'idée, c'est d'avoir une cellule psychologique mise en place. Quand on est maire, on fait des missions pas faciles, celle-ci en fait partie", explique David Lazarus, maire de Chambly.