À Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise, l’institution Saint-Joseph-du-Moncel, devait organiser une semaine de l’égalité du 6 au 10 mars, proposant des ateliers autour des questions LGBTQIA+. Le lycée privé a finalement décidé de renoncer après la contestation du collectif "Parents vigilants", proche du parti Reconquête.
Peut-on évoquer tous les sujets derrière les murs de l’institution catholique Saint-Joseph-du-Moncel ? La question se pose après l’annulation d’une semaine dite de l’égalité, organisée du 6 au 10 mars dans ce lycée privé de Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise.
Cette semaine d’éducation civique comportait notamment des ateliers sur les questions de genre et l’orientation sexuelle. "Une semaine de propagande", selon le collectif "Parents vigilants" - proche du Parti Reconquête - qui a demandé cette annulation.
Une décision qui suscite l’incompréhension chez certains élèves : "Ça aurait été bien d’en savoir plus, de changer son opinion avec des personnes qui puissent nous faire changer d’avis", déplore une élève. "Je ne vois pas la nécessité de l’annuler, mais après ça ne m’impacte pas tant que ça", confie un autre adolescent.
Un sujet tabou ?
Informer et donner des outils de compréhension, c’est ainsi que l’atelier se présentait. Avec ce retrait, les associations militantes craignent un retour en arrière sur ces sujets, 10 ans après l’adoption du mariage pour tous. "ll y a une forme de violence terrible dans ces annulations. Je pense à tous les jeunes scolarisés dans ces établissements et qui sont potentiellement concernés directement ou indirectement par les questions LGBTQI+, quel message on leur envoie ?", s’inquiète Claire Lequievre, présidente de l’association "Clin d’œil LGBTQI+".
De son côté, le collectif "Parents vigilants" assume et se félicite pour ce retrait : "La sexualité et l’orientation sexuelle, il faut en parler, mais pas quand on est si jeunes et désarmés. Quand on est dans une phase d’adulte, oui, pas de problème, mais là, si petits, on n’a pas forcément les armes et les épaules", défend Julie Roussel, la présidente du collectif.
Un simple report selon l’établissement
De son côté, le diocèse en charge de l’établissement préfère jouer l’apaisement. Il assure que la semaine n’a pas été annulée, mais reportée pour en clarifier le programme. "Il n’y a aucun tabou à l’école, il suffit d’aborder les questions de société, même les plus lourdes avec discernement, calme et des éléments construits pour justement respecter toutes les personnes et la dignité des personnes", affirme Pascal Leroy, le directeur du diocésain de l’enseignement catholique de l’Oise.
De nouvelles formations à destination des professeurs devraient bientôt voir le jour. Pour aborder ces thématiques dès la rentrée prochaine et éviter d’autres polémiques.
Avec Mathis Lescanne