Une vache dépecée et l'autre blessée par balle, un agriculteur retrouve ses bêtes mutilées dans son champ

Dans l'ouest de l'Oise, à Senantes, un agriculteur a retrouvé une de ses vaches blessée par balle et une autre dépecée, avec la précision d'un professionnel. La FDSEA incite chacun à porter plainte dès qu'un tel acte de cruauté se produit.

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Le 21 septembre, un agriculteur de Senantes, dans l'ouest de l'Oise, a retrouvé l'une ses vaches blessée par une balle et une autre tuée et dépecée. L'enquête est en cours, mais ce cas de cruauté animale n'est pas une première dans le département.

Michel est encore choqué. "On ne s'attend jamais à ça. Étant gamin, j'ai toujours entendu parler un peu aux alentours", lance-t-il. "Ils ne les retrouveront jamais", regrette l'agriculteur avant d'ajouter : "avec des élevages en pleine nuit, ils sont tranquilles, ils font ce qu'ils veulent dans leur coin et ils ne seront pas dérangés".

Un phénomène qui n'est pas isolé

Ce n'est pas une première dans le département. Luc Smessaert, vice-président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) de l'Oise, a déjà retrouvé deux de ses bêtes blessées et dépecées il y a une dizaine d'années. "On s'est aperçu le dimanche matin qu'il y avait une bête étalée et, quand on est arrivés de près, il y en avait une qui était dépecée et une autre qui avait été simplement blessée.", se souvient-il. Il a fallu appeler le vétérinaire pour l'euthanasier.

C'est quelque chose que je ne souhaite à personne, de voir ses animaux dépecés comme ça, c'est de la boucherie, c'est dur à vivre.

Luc Smessaert, vice-président de la FDSEA de l'Oise

Luc Smessaert observe que ce phénomène arrive deux à trois fois par an. Il s'agit, selon lui, d'un "travail de professionnel parce qu'ils prennent le filet et les bons morceaux". Il note que lui et ses confrères travaillent beaucoup "avec le bien-être animal, nos animaux ne sont pas faits pour finir comme ça". Cette situation crée d'ailleurs un "mal-être" chez les agriculteurs. "C'est comme l'ensemble des vols en agriculture, ce sont des biens qui leur appartiennent, ils ont en besoin pour vivre, pour nourrir les populations".

"Un niveau très haut de l'ensemble des vols"

Au niveau des chiffres, Luc Smessaert constate "un maintien à un niveau très haut de l'ensemble des vols". Et même si les bêtes dépecées sont des cas souvent isolés, il note énormément de vols de légumes, de pommes de terre, "en arboriculture, sur les pommes, les poires", d'autant plus qu'ils sont en pleine période de récoltes. "C'est devenu presque banal et ce n'est pas normal, voler doit être fortement répréhensible, on est dans un état de droit et c'est de la propriété privée".

D'autre part, l'inflation alimentaire ne vient que "rajouter de la pression sur un métier qui n'a pas besoin qu'on lui rajoute du mal-être". La FDSEA incite ainsi "fortement" les agriculteurs à porter plainte et à effectuer "toutes les démarches" car ces vols et ces abattages cruels représentent aussi des pertes. Chaque département a d'ailleurs une cellule spécialisée dans les vols en agriculture dans l'une de ses gendarmeries.

On s'aperçoit que tous ces vols se généralisent, que ce soit sur des animaux, des fruits, des légumes. On est en pleine récolte de pommes de terre. Il n'est pas rare d'arriver le matin et de retrouver une partie du champ qui ait été récoltée. Pareil au niveau des vignes.

Luc Smessaert, vice-président de la FDSEA de l'Oise

Parmi les solutions proposées, Luc Smessaert appelle à plus de "vigilance" avec notamment des caméras de surveillance, même s'il en reconnaît les limites. "Souvent, quand on est dans les herbages, on est plus éloignés. Dans nos communes, c'est déjà plus compliqué parce que toutes ces vidéosurveillances ont un coût".

Le vice-président conclut en expliquant qu'il faut "renforcer les forces de gendarmerie" et "mettre tous les moyens à disposition pour diminuer, voire cesser ces vols qui créent un vrai malaise" dans la profession agricole.

Avec Victoire Panouillet / FTV

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